Portez-vous Bruxelles dans votre cœur ?

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Peu de Flamands chantent leur amour pour la ville de Bruxelles avec autant d’éclat que Johan Verminnen en 1976. Le sentiment d’amour-haine si souvent éprouvé à l’égard de Bruxelles est-il encore d’actualité ? La Vrije Universiteit Brussel (VUB) publiera l’année prochaine une étude sur la façon dont Bruxelles est présentée dans les médias.  - Evy Van Ruyskensvelde

L’année dernière, le professeur Joke Bauwens du groupe d’étude Cemeso (VUB) s’est penché sur le cas de la capitale belge, en collaboration avec le centre d’enquête Cosmopolis (VUB) et la KU Leuven. Le but de cette étude financée par Innoviris ? « Déterminer qui part de Bruxelles et pour aller où, c’est la préoccupation première de la Région Bruxelles-Capitale. Ensuite, il s’agit de voir comment les gens perçoivent Bruxelles et dans quelle mesure leur perception se reflète dans les médias flamands. En deux mots : de quoi parle-t-on lorsqu’on parle de notre capitale. Cela n’a pas encore été étudié en profondeur, » explique Joke Bauwens, qui enseigne également à l’université dans la faculté des sciences de la communication.

L’enquête est en cours et sera terminée vers la fin de l’été. Nous ne pouvons pas encore présenter de chiffres concrets dans notre numéro de PUB, mais le professeur peut déjà lever un coin du voile : « D’une part, Bruxelles est souvent présentée dans les médias print flamands – journaux et magazines, donc – comme une ville chaotique, que ce soit pour son trafic ou pour sa politique, un lieu d’aliénation, d’insécurité et de corruption. La diversité des différentes communes qui ont chacune leur propre identité est passée sous silence. D’autre part, on entend aussi de nombreuses histoires positives autour de la ville. Bruxelles est un lieu vivant et exaltant, une ville où il y a beaucoup à découvrir, où on peut gagner en liberté, particulièrement lorsque l’on appartient à un groupe traditionnellement opprimé par la société. » Une image utopique d’une ville multiculturelle et cosmopolite où il fait bon vivre, en d’autres termes. Attention, il est à noter que cette étude ne concerne que les médias néerlandophones, bien qu’à l’avenir, la VUB aimerait aussi se pencher sur les médias francophones. « En effet, nous pressentons qu’il y aura de grandes différences, » explique Joke Bauwens. « Lorsque les médias sont eux-mêmes implantés dans la ville, ce qui est plus souvent le cas des médias francophones, la connexion à la ville est tout simplement plus grande. L’image rendue est plus positive, c’est notre impression. » C’est ce que prouve aussi Bruzz, la maison médiatique bruxelloise née l’année dernière de la fusion de l’hebdomadaire Brussel Deze Week, du feuillet culture Agenda, de la radio FM Brussel et de la chaîne télévisée TV Brussel, ainsi que de leur site web commun brusselnieuws.be. Bruzz essaie de donner un autre son de cloche et de lutter contre les stéréotypes à l’encontre de la ville. On voit aussi qu’il y a à Bruxelles, et c’est lié aux attentats, de beaux mouvements citoyens. Grâce à la technologie, il est devenu très simple pour les gens de partager leurs histoires et leur expérience de la ville. Et bien que j’aie l’impression que cela n’est pas nécessairement repris par les médias traditionnels, je pense que les gens qui sont sur place connaissent ces plateformes et les utilisent. C’est une évolution tout à fait positive. »

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