{POV} La périodicité des médias doit-elle être remise en question ? Hugues Rey (Havas) répond !
Remettre en question le statu quo est une attitude saine. Celle de la périodicité des médias (et son corollaire du désinvestissement dans le contenu) mérite une réflexion approfondie. Les axes qui guident mes convictions sont les suivants : croyance eronnées sur les vacances entendues pour l’ensemble de la population, numérisation du contenu et consommation longue traîne, et opportunité de créer des expériences “médias” de qualité lorsque notre public est le plus disposé, minimisation de la saturation publicitaire.
En Belgique, les travailleurs salariés à temps plein ont généralement droit à quatre semaines de vacances par an. Il est vrai que les vacances scolaires varient selon la langue, le niveau et le type d'enseignement, mais il faut surtout rappeler que la plupart des actifs ne peuvent pas se permettre de s'arrêter du début de l'été au début de septembre, de partir à l'étranger fin octobre et au carnaval, ou encore de laisser de côté stylos et ordinateurs portables pendant deux semaines à Noël. Autrement dit, et pour contredire les mots de Charles Aznavour : “Mon coeur vide de tout, Ressemble à s'y méprendre, A Paris au mois d'août”, une grande partie de la population travaille pendant les vacances et continue à consommer des médias.
Ensuite, la numérisation a changé profondément notre manière de consommer du contenu. La “longue traîne”, le phénomène qui permet au consommateur d’accéder à du contenu très ciblé et parfois ancien, augmente la concurrence dans l’offre média. Le défi est important mais l’opportunité est plus grande encore: Proposer une expérience de qualité aux consommateurs média quand ils sont les plus réceptifs doit permettre de se démarquer.
Enfin, la saturation publicitaire (et sa mesure qualitative: l’attention) est un argument qui confirme une option d’optimisation. Pourquoi un annonceur insisterai pour être présent face à l’ensemble de ses concurrents alors que déplacer de quelques jours offrirai une capacité multipliée de toucher votre public. Une offre non dépriecée permettrai de maximiser l’efficacité pour l’annonceur au travers d’une experience enrichie et plus confortable pour le consommateur.
Alors, oui, définitivement, challengeons avec enthousiasme la périodicité des médias et impliquons l’eco-système publicitaire à la soutenir.
- Hugues Rey, CEO @Havas Media
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