Radio : un bouquet de fleurs, s'il vous plaît !

Articles traduits

La radio garde le vent en poupe. À tel point que DPG Media a même mis au monde un petit frère numérique pour Qmusic et Joe, Willy. Pour quelle raison continuons-nous, malgré les autres acteurs de l'audio, à croire en la puissance de ce média ? Et à quoi ressemblera ce paysage dans dix ans ? Bienvenue dans l'avenir de la radio. - Evy Van Ruyskensvelde

BUZZ4 PUB 4

« La personnalisation sera la clé » - Alain Claes

« J'espère que nous passerons intégralement à l'IP » - Jan Van Biesen

 Jan Van Biesen, directeur de Studio Brussel, va droit au but : « Qui est le roi aujourd'hui ne le sera pas nécessairement demain. » Une description juste du marché de la musique et de l'audio tel que nous le connaissons aujourd'hui, avec une série d'acteurs qui luttent les uns contre les autres pour obtenir leur part du gâteau. Apple Music, Google Play Music, Youtube, Spotify… ne sont que quelques exemples. La numérisation a provoqué une tempête dans un verre d'eau. « Avant, chacun avait son rôle et sa position sur le marché. Le marché était clair, » estime Jan Van Biesen, à l'origine du « reboot » qu'a subi Studio Brussels au début de l'année, qui a peaufiné le contenu proposé par la chaîne de radio. Les récents chiffres publiés par CIM le confirment, qui ont enregistré 11,5 % de parts de marché pour la chaîne de radio « alternative » de VRT. « Maintenant, on voit cela partout. Tout le monde voit des possibilités et teste. Certains connaissent un vrai succès, prenez l'exemple de Spotify. Je suis curieux de voir ce que cela va donner ! Je n'ai pas de boule de cristal, mais je sais que l'avenir est là. »

Alain Claes (DPG Media) : « Les gens écoutent la radio de manières très différentes, et l'offre ne va cesser de s'élargir. »

S'affranchir du linéaire

Tout le monde est donc battu à plate couture. Comment la radio s'en sort-elle ? « La radio, en tout cas en ce qui concerne le marché flamand, a encore plus cherché son caractère unique et sa valeur ajoutée parmi tous les acteurs. » Et ils sont différents de ceux de Spotify, par exemple, reconnaît Alain Claes, chef de l'innovation chez DPG Media Radio. « Pourquoi les gens allument-ils la radio ? Parce qu'ils invitent ainsi un ami à la maison. Vous appuyez sur un bouton et vous avez de la compagnie, apprenez ce qui se passe dans le monde, et en plus, quelqu'un a mis au point une playlist qui, dans le meilleur des cas, correspond à vos besoins. La radio évolue en ce sens que nous allons renforcer ces trois aspects. » Par exemple en intégrant de plus petites stations numériques dans leur stratégie pour la radio. « On ressent de plus en plus que les auditeurs veulent écouter une musique spécifique. » Voilà pourquoi DPG Media a lancé l'an dernier Joe 70’s, Joe 80’s et Joe 90’s, des chaînes de musique disponibles via le DAB+ et en ligne grâce au streaming, qui permettent d'écouter le programme de Joe, mais avec la musique de la période concernée. « Il viendra un moment où nous pourrons nous affranchir du produit linéaire que nous avons aujourd'hui, et où le consommateur n'écoutera plus que ce qu'il veut entendre. Nous sommes en pleine période de tests, mais pour l'instant, il ne s'agit que d'une utopie. » Une chose est sûre : la personnalisation sera la clé.

Jan Van Biesen (Studio Brussel) : « Avant, chacun avait son rôle et sa position sur le marché. Le marché était clair. »

Pas « ou », mais « et »

Le choix de la technologie avec laquelle les gens écoutent la radio, qui implique la question de l'IP (streaming numérique) ou du DAB+ (via un appareil), dépend entre autres du public ciblé. « En principe, ils sont dans une certaine mesure interchangeables, mais nous remarquons que les jeunes ont plus de mal à se tourner vers le DAB+. Ils n'achètent plus d'appareil de radio, mais écoutent leur musique sur les appareils qu'ils possèdent. » D'après Alain Claes, l'avenir réside surtout dans un récit complémentaire : « Souvent, on me pose la question suivante : “ Et maintenant, va-t-on passer au DAB+ ou à la 5G ? ” Ma réponse : ce n'est pas “ ou ”, mais “ et ”. Les gens écoutent la radio de manières très différentes, et l'offre ne va cesser de s'élargir. C'est la raison pour laquelle nous nous sommes jetés à l'eau avec Radioplayer, afin de pouvoir diffuser en streaming via tous les outils. Les haut-parleurs intelligents, pour ne citer qu'un exemple, vont connaître un véritable boom dans un avenir proche. Pourquoi ? Parce que leur utilisation est si simple. Et cela crée des possibilités, pas seulement pour le consommateur, mais aussi pour les annonceurs. Imaginez : le 13 février, vous lancez un spot publicitaire qui dit “ Demain, c'est la Saint-Valentin, avez-vous pensé au bouquet de fleurs ? ”, puis vous êtes guidé à travers un processus pour effectuer votre commande en ligne. Il y a du potentiel. »

(Joe 80’s) Voici un an, DPG Media a lancé Joe 70’s, Joe 80’s et Joe 90’s.

Jan Van Biesen, lui, considère le DAB+ comme une solution temporaire. « Le plus simple serait que tout passe à l'IP et que nous écoutions tout en ligne, tout simplement. Mais pour l'instant, il existe toujours des limitations financières et infrastructurelles, ne serait-ce qu'en matière de circulation des données, qui nous en empêchent pour l'instant. Le DAB+ présente toutefois toute une série d'avantages. En effet, il s'agit d'une technologie bon marché, et seul un nouvel appareil est nécessaire. Nous participons à sa promotion en amont, mais j'espère tout de même que les évolutions sur l'IP vont s'accélérer. » Il est indéniable que les entreprises médiatiques sont ouvertes à la nouveauté. « Nous utilisons les technologies et accueillons l'innovation à bras ouverts, » conclut Jan Van Biesen. Alain Claes renchérit : « Dès qu'il y a quelque chose de nouveau, nous cherchons la meilleure façon d'être de la partie. En termes simples : le secteur est en constante mutation. »

* (Haut-parleurs intelligents) Les haut-parleurs intelligents vont connaître un véritable boom à l'avenir.