Seed Factory célèbre les 75 ans de Lucky Luke

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La Maison de l’Image devient le Saloon de Seed Factory. Après l’hommage au New Yorker, c’est la ruée vers l’Ouest. Les desperados et les shérifs illustres du graphisme du nord et du sud du pays, et même de l’autre côté des frontières s’y sont donné rendez-vous. Ce rodéo d’images exhibe fièrement leur savoir-faire en hommage au cow boy dont le père — Morris — est belge, flamand et francophone. Coyotes, croque-morts et vautours s’abstenir, les duels aux cimaises s’effectuent dans la plus totale des fraternités.
 
Morris est avant tout un amuseur. Il raconte sur le mode de la farce, parodiant nombre de westerns à succès afin d’en réaliser un pittoresque qui ne craint pas le loufoque. On y trouve la caricature de personnages célèbres, ou anachroniques, qui n’ont rien à y faire sinon situer l’histoire un peu plus à l’ouest encore. Il y a les danseuses de cabaret dont l’auteur prend soin de ne jamais évoquer qu’elles sont prostituées, sans compter le Mexicain paresseux et le Chinois relégué aux tâches ingrates. On frémit à l’idée de voir les gardiens du politiquement correct régaler leur oeil inquisiteur de ces histoires déjantées, comme l'ont fait les lobbies anti-tabac qui ont eu raison du mégot mâchonné par le cow boy.
 
Assez vite, Morris délègue le contenus de ses histoires aux scénaristes parce que le dessinateur souhaite se concentrer à la réalisation. Se souvenant de ses apprentissages dans le domaine du cinéma d’animation, la couleur se démarque de tout ce qui se fait alors, brisant les habitudes de continuités logiques, les conventions réalistes, n’hésitant pas à alterner sans la moindre prévisibilité les contrastes, les contre-jours, les inversions de teinte, etc. Même efficacité pour les décors, que le dessinateur plante d’entrée, puis simplifie jusqu’au schéma symbolique une fois l’information acquise. Toute la grammaire des cadrages se carambole, du plan large au blow-up, couplé à l’angle de prise de vue. Par la combinaison osée des éléments de mise en scène, de l’éclairage, des signes de reconnaissance, la variété et la longueur des plans, le découpage graphique, bref par le «comment», Morris innove. Rien que ceci vaut son pesant de lectures, et rend cette série absolument unique, en une savoureuse leçon de mise en image tant dans les contenus que dans la forme.
Plus d'infos :
Maison de l’Image chez Seed Factory
Avenue des Volontaires 19
1160 Bruxelles
Tel:+32 2 7434720

 
 
 
 
 
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