Stagiaires : plus que de la main-d'œuvre gratuite

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Vous êtes jeune et vous recherchez quelque chose… Une expérience professionnelle, par exemple. Pour les étudiants en marketing, en communication ou en journalisme, le stage est souvent un passage obligé, mais comment les employeurs font-ils en sorte qu'il soit le plus utile possible ? - Jeroen Verschakelen

Catherine Lurinx (TBWA Group) : « Il faut donner le temps aux stagiaires de s'intégrer dans l'équipe » « Le travail d’équipe est extrêmement important »

Elise De Rechter (Mediahuis) : « Chez nous, un stage ne consiste pas seulement à suivre le mouvement, mais aussi à vraiment participer. »« Certains sont motivés par les délais. » - Elise De Rechter


Un lieu de stage n’est pas l’autre. Nous en avons sélectionné deux qui proposent chaque année un poste temporaire à un certain nombre de stagiaires. PUB a interrogé Catherine Lurinx, Head of Operations chez TBWA Group Belgium, et Elise De Rechter, recruteuse chez Mediahuis.
« Le tout est de dénicher des talents et les salons du stage, tel que celui de Thomas More, nous aident à y parvenir, » affirme Catherine Lurinx (TBWA Group). « De manière générale, il n'existe pas encore beaucoup d'initiatives du genre en Belgique, mais pour TBWA, ce n'est pas réellement un problème, car nous recevons toujours énormément de candidatures. Parfois, nous avons même dix à douze stagiaires à la fois ! Pour les sélectionner, nous prêtons avant tout attention à l'attitude et à la personnalité des candidats. Et nous veillons à ce qu'ils puissent dialoguer avec l'équipe dans laquelle ils se retrouveront. Savoir travailler en équipe est évidemment extrêmement important, et les étudiants de l'ICHEC à Bruxelles, entre autres, y sont souvent bien préparés, car leur formation est très axée sur la pratique. »
La durée minimale d'un stage chez TBWA est de deux mois, car on y estime qu'il faut donner aux nouvelles recrues le temps de s'intégrer dans l'équipe. « De nombreuses universités et hautes écoles imposent une limite à six semaines, ce qui est dommage : pour les postes stratégiques, six mois seraient nécessaires. Nous essayons de donner aux stagiaires du travail avec du contenu, comme la préparation de briefings clients, des recherches ou l'observation de tendances... Il ne faut pas leur tenir la main en permanence, mais un minimum d'accompagnement est indispensable, même si cela demande du temps et de l'énergie. Les bons stagiaires sont souvent les premiers que nous appelons lorsqu'un poste est à pourvoir. »
Catherine Lurinx (TBWA Group) : « Il faut donner le temps aux stagiaires de s'intégrer dans l'équipe » « Le travail d’équipe est extrêmement important »

Catherine Lurinx (TBWA Group) : « Il faut donner le temps aux stagiaires de s'intégrer dans l'équipe »
« Le travail d’équipe est extrêmement important »


Chez Mediahuis, plusieurs départements proposent des stages : la vente, le marketing, les ressources humaines, l'unité TIC ou les différentes rédactions. Pour les stages de rédaction, la recherche porte vraiment sur des journalistes ayant des affinités avec la marque en question ; pour la Gazet van Antwerpen et Het Belang van Limburg, l'aspect régional est essentiel, par exemple, raconte Elise De Rechter : « Bien sûr, il faut aussi avoir l'esprit critique, surtout pour ceux qui veulent travailler chez De Standaard. Par ailleurs, nous accordons énormément d'importance au fait que les stagiaires prennent des initiatives d'eux-mêmes et avancent leurs propres idées. Notre devise. Le but d’un stage n’est pas de seulement suivre le mouvement, c'est aussi de participer vraiment. »
« Nous sommes fiers de pouvoir attribuer un mentor à chaque stagiaire. Nous voulons leur apprendre des choses tout en observant comment ils fonctionnent au sein d'une telle rédaction ; certains sont motivés par les délais, tandis que d'autres trouvent que tout va un peu trop vite. Bien sûr, pour un tel accompagnement individuel, des moyens considérables doivent être mis en place. L'an dernier, 25 à 30 personnes on fait un stage de rédaction, mais idéalement, ce chiffre devrait être plus élevé. Mediahuis est d'ailleurs bien plus qu'un média écrit. En effet, il y a la partie en ligne bien connue, mais nous produisons aussi nous-mêmes des contenus audio et vidéo. Le numérique prend de plus en plus d'importance et on remarque que certaines formations de journalisme mettent vraiment l’accent là-dessus. C'est une bonne chose que les hautes écoles et les universités s'éloignent de plus en plus de la dualité stricte entre médias imprimés et numériques. La KU Leuven s'efforce aussi de mieux intégrer ces disciplines. »