TF1: le « non » de RTL et l'agenda 2017

Depuis l'été 2016, TF1 s'intéresse de près au marché belge. Sa précédente incursion en terra Belgica remonte à janvier 1990. Huit mois ont suffit à la chaîne télé leader de l'Hexagone pour renoncer à sa colonisation de la Belgique francophone. Aujourd'hui TF1 a besoin d'argent frais. Son ambition de démarrer en 2016 était quelque peu présomptueuse. Mais, on est loin d'un abandon. TF1 sera bel bien actif sur le marché publicitaire belge en 2017.

Parmi les quatre scénarios officiellement sur la table, deux perdent de la consistance.
Voir RTL Belgique, via sa régie IP, commercialiser les +/- 18% d'audience journalière de TF1, ce qui ferait d'elle un rouleau compresseur et limiterait dans son chef la casse, est officiellement exclu. « Pour moi c'est impensable. Nous ne sommes clairement pas candidat à la prise en régie de TF1, » nous a confié Philippe Delusinne, ceo de RTL Belgique.
Voir SBS gérer les écrans publicitaires belges de l'opérateur français est politiquement très délicat. En effet SBS a dans son actionnariat le groupe Corelio (Mediahuis) et ceci à concurrence d'un tiers. Or l'éditeur du Standaard a aussi un pied au sud du pays. Corelio est présent dans le capital d'Audiopresse, qui rassemble les éditeurs de quotidiens francophones. Et dans ce contexte Corelio est, depuis 2014, partenaire du groupe Nethys dans le cadre de la cession de L'Avenir à celui-ci. Il serait ainsi mal venu de voir SBS déstabiliser le marche publicitaire francophone avec la bénédiction d'un de ses trois actionnaires.
Voir RMB prendre TF1 en régie, son directeur général, Yves Gérard, nous confiait récemment que « ce serait un moindre mal... ». Avec TF1, la régie de la RTBF présenterait une offre complémentaire. Ce scénario ferait couler beaucoup d'encre et susciterait de l'émoi au sein du monde politique francophone.
Voir TF1 se lancer seul sur le marché belge. C'est possible, mais « pas souhaitable » nous indiquait un interlocuteur proche du dossier.
Quant à la question du calendrier... Tout porte à croire qu'une commercialisation en douceur pourrait débuter au printemps 2017. Dans les rangs des gros annonceurs, comme Nestlé, L'Oréal, Unilever, P&G... on est attentif. L'overflow est une chose, mais bénéficier d'audiences qualifiées en est une autre !