«Tous les clients méritent la même attention»

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Une impasse du centre ville multiséculaire de Malines, sur la chaussée de Bruxelles, abrite un jardin extraordinaire de communication. Wondergarden voit les choses en grand, mais reste petit, car la magie sa cache dans la modération. Pourquoi ? 

équipe wondergarden

Joachim Heuvinck et Gaëtan Geerkens travaillaient pour le groupe Van Dijk, jusqu’à ce qu’ils décident, en 2008, de lancer leur propre boite avec un troisième partenaire et deux associés passifs – le groupe TIC Cronos et le duo de fondateurs de l’agence néerlandaise de médias Schreiner & Van Bokkel. Quatre ans plus tard, il ne reste plus que Heuvinck, Geerkens et le groupe Cronos. Mais commençons par le commencement : pourquoi avoir choisi le nom de Wondergarden ? « Nous ne voulions pas d’une agence qui comporte nos propres noms, » explique Joachim Heuvinck. « Nous avions d’abord pensé à Wonderland, mais ce nom était déjà pris. Nous avons alors opté pour Wondergarden : un endroit où l’on sème et on récolte. »

Les associés passifs n’ont pas été choisis par hasard : Cronos assure toujours les services de backoffice et Wondergarden pouvait profiter du backoffice de mediaplanning via Schreiner & Van Bokkel. « Ce qui est très important pour nous, ce sont les interactions entre les créatifs, les accounts et les mediaplanners, » dit Joachim Heuvinck. « À quoi ça sert d’avoir une grande agence avec tous ces départements si c’est pour qu’il y ait des murs – au propre comme au figuré – entre les départements ? » Chez Wondergarden tout le monde travaille dans la même pièce, une salle de réunion trône au milieu, avec une cuisine attenante. Dans la salle de réunion, nous assistons à une réflexion interne sur le nouveau site d’un client (dont nous tairons ici le nom). Et en face de la réception se trouve une autre petite salle de réunion rock’n’roll pour des petites réunions ou des discussions. Jusqu’il y a peu, on pouvait trouver Bacon & Eggs dans cet espace, l’ancien studio de l’agence.

Back to basics

Wondergarden_D404230Joachim Heuvinck dirige le département créatif de Wondergarden, Gaëtan Geerkens s’occupe des médias et gère, depuis le départ du troisième partenaire, le volet structurel et financier. « Wondergarden, c’est back to basics, » expose Gaëtan Geerkens. « Nous travaillons volontiers avec des marques qui cherchent un partenaire pour une solution sur mesure. Nous privilégions le dialogue. Nous ne devons pas expliquer à une marque ce qu’elle représente, elle est la mieux placée pour le savoir. »

Wondergarden veut tout d’abord inspirer le client, complète Joachim Heuvinck : « Il serait difficile de dire qui sont nos plus grands clients. Tous nos clients sont importants et méritent la même attention. Notre slogan – let’s grow magic – n’a pas été choisi par hasard. »

En effet, de nombreuses agences de la taille de Wondergarden comptent surtout des PME ou des autorités locales parmi leurs clients, et l’un ou l’autre plus gros poissons. Wondergarden travaille pour un mélange sain de PME et de grandes marques qui opèrent au niveau national. « Une marque comme Domo Elektro est chez nous depuis huit ans, nous avons grandis ensemble, » dit Joachim Heuvinck. « D’un seul projet à l’époque à des campagnes à 360° aujourd’hui. »
Souvent les clients arrivent chez Wondergarden sur les recommandations d’un autre client (satisfait). « Parfois, nous participons aux pitches, » dit Gaëtan Geerkens. « Mais c’est une approche un peu plus froide. Y aura-t-il une étincelle entre l’agence et le client ? Récemment, il y a eu un pitch où le client a d’abord rendu visite à plusieurs agences, avant de décider desquelles recevraient le briefing pour le pitch. C’est déjà un progrès. » Pendant les réunions chez ACC (Association of Communication Companies) c’est au niveau des pitches que le bât blesse, commente Joachim Heuvinck. « Et pourquoi n’y a-t-il pas, dans les prix, des offres groupées pour les campagnes qui allient créativité, média et online ? » se demande Gaëtan Geerkens.

Les pieds sur le terrain

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Wondergarden était initialement situé à Zaventem, mais, très vite, le besoin d’avoir un jardin inspirant attenant au bureau s’est fait ressentir – ce qui n’est pas illogique au vu du nom de l’agence. Ici, sur la Chaussée de Bruxelles, une agence d’assurance avait quitté les lieux et Wondergarden a sauté sur l’occasion. « Il règne ici une ambiance familiale, » explique Joachim Heuvinck. « Le bureau est une maison confortable pour les collaborateurs et c’est ce que nous voulons communiquer aux clients, qui viennent ici volontiers. »

Le jardin des merveilles deviendra-t-il plus grand dans les prochaines années ? Pas nécessairement. En 2020, il y aura peut-être 15 employés, mais certainement pas 25, jugent les fondateurs : « Devenir beaucoup plus grand signifierait qu’il faudrait être davantage businessman que marketeur. Or, nous voulons préserver notre passion. Et nous voulons garder les pieds sur le terrain. » Si une croissance est possible, ce sera sous une autre forme : Theofiel en Marie est une entreprise fille qui a fait ses premiers pas au sein de la boite, avant de prendre son envol et de s’installer à Hasselt. Cette agence veut rendre la communication online plus compréhensible. « Si vous voulez vraiment tout avoir dans vos locaux, vous devenez une agence avec 35 à 40 employés. Wondergarden a fait le pari de rester intentionnellement petit et de travailler avec des partenaires externes, dont sa propre entreprise fille. » Le duo travaille d’ailleurs à la création d’une deuxième fille qui travaillerait sur le audiobranding.

Réorientation

Et l’avenir ? « Nous sommes en train de l’envisager, notamment à l’étranger, » annonce Gaëtan Geerkens. « Dans dix ans, les agences publicitaires n’existeront plus dans leur forme actuelle, nous allons devoir nous réorienter. On ne peut plus faire de la publicité à tout va, il faut cibler le message. Mais est-ce seulement de la publicité ou du contenu ? »
Plus que jamais, les agences devront faire preuve d’artisanat et de talent, pense Joachim Heuvinck, qui n’y voit pas de contradiction avec les TIC : « Rassemblez artisanat et TIC, vous obtenez de la magie. C’est désormais la grande quête de toute agence. » C’est là qu’il est précieux d’avoir un bon mélange de générations au sein d’une agence : chacun doit sortir de sa zone de confort et tout le monde peut apprendre de tout le monde.


Questions & Réponses

Nombre de collaborateurs ? 9.
Le premier au bureau ? Joris. « Il vient en train, et avec les grèves de ces dernières semaines, il n’arrivait pas toujours en premier… »
Le dernier au bureau ? Gaëtan.
Voitures de société ? 5 BMW. « L’avantage d’avoir des liens avec Cronos, c’est aussi les excellentes conditions chez BMW. »
Clients ? Entre autres Ava, E5 Mode, Ingenico, KV Mechelen, Maxizoo, Oceade, Olmense Zoo, Oudendijk, Playmobil, Swatch, Vaillant, Vayamundo et Zelfbouwmarkt.
Wondergarden en 2020 ? Toujours une agence indépendante, avec peut-être 15 collaborateurs, mais aussi avec quelques entreprises filles spécialisées.
Rôle de la cantine ? Il y a toujours tout un tas de trucs dans le frigo, comme ça on peut manger ensemble à midi. Et la piscine extérieure chauffée invite toujours à un petit plongeon rafraîchissant.