Tout le monde est-il égal devant la loi ?

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La diversité devient progressivement un minimum olympique dans le recrutement, dans la communication et dans la société en général. La migration, l'intégration et les plafonds de verre ne peuvent pas être ignorés des médias. Mais comment ceux-ci traitent-ils la diversité ? - Erik Verdonck

Il est frappant de constater que tous les médias sélectionnés par PUB n'ont pas pu ou n'ont pas voulu aborder le thème de la diversité. Parfois avec des raisons logiques, parfois moins. En bref, tout le monde ne se sent pas à l'aise avec le thème. À noter !

20141223 Schelle België, Famke Robberechts, hoofdredactrice Goed Gevoel

Chez Belga, l'équipe de 134 employés est divisée à 50/50 entre néerlandophones et francophones, soixante-cinq pour cent sont des hommes et trente-cinq pour cent des femmes. La diversité se traduit également dans la composition de l'équipe de direction avec un mélange de femmes (3) et d'hommes (5) et septante-cinq pour cent de femmes dans les ventes. "Nous ne travaillons pas avec des quotas, mais nous nous efforçons de parvenir à une plus grande égalité," déclare Patrick Lacroix, CEO. "Et nous avons maintenant plus de personnes issues de l'immigration qui travaillent pour nous, en moyenne sept pour cent, un peu plus du côté francophone.”

Le recrutement est axé sur les compétences et l'expérience, sans discrimination positive. "Nous avons récemment eu le choix entre deux candidats dont un qui parlait arabe," cite Patrick Lacroix à titre d'exemple. "Nous l'avons choisi en raison de cette compétence supplémentaire, mais son parcours spécifique n'a joué aucun rôle. Il est vrai que nous examinons les CV portant des noms inhabituels avec une attention particulière pour nous assurer que ces personnes bénéficient des mêmes opportunités."

Les rapports sont établis en fonction de l'offre et non des quotas. "Les rédacteurs en chef apportent des informations pertinentes et permettent l'émergence de différents points de vue," garantit Patrick Lacroix. Les éditeurs n'ont pas besoin d'être des rats de bibliothèque, mais ils doivent connaître le terrain, être au courant de ce qui se passe dans la rue, suivre les réseaux sociaux, les différentes communautés et les influenceurs concernés, prendre le pouls de la société. Un certain nombre d'entre eux vivent dans notre capitale super-diversifiée. "Nous visons un reportage aussi neutre que possible," ajoute-t-il. "Une utilisation objective des mots est essentielle. En outre, comme nous l'avons déjà dit, utilisons le mot sans l'interpréter ni le nuancer nous-mêmes. Nous nous limitons aux faits, c'est notre travail. Nous ne sommes pas plus rapides que Twitter, mais nous sommes plus fiables."

Plafond de verre

Belgium, Brussels - June 26, 2014 - Interview with Jos GROBBEN (Knack Focus) and Sylvie VERBRUGGEN (Telenet)
Pict By Eric Herchaft © Reporters

Famke Robberechts, rédactrice en chef de MediaNation, revient sur plus de vingt ans de postes de management dans les médias. "En fait, c'est un peu triste que nous devions avoir cette conversation aujourd'hu,i" dit-elle. "Cela a beaucoup à voir avec la perception. Une femme qui ose prendre des décisions difficiles est rapidement considérée comme "dure", alors qu'un homme est simplement "performant". Le plafond de verre reste vertical dans certains secteurs, mais il joue surtout de manière inconsciente dans notre vision des dirigeants et des décideurs. Si les femmes n'ont pas les mêmes chances, c'est parfois à elles de décider, mais certainement pas toujours. Cependant, tout n’est pas noir ou blanc. Personnellement, je n'ai jamais souffert de discrimination ouverte."

Famke Robberechts se sent privilégiée en tant que journaliste, avec la mission de donner une interprétation aux lecteurs, de s'efforcer d'avoir une représentation complète des faits, avec une vision large du monde qui n'exclut personne et est visible pour tout le monde. "Fournir une perspective à 360° est notre devoir fondamental," dit-elle. "Il suffit de lire le Vlaamse Newsweek. Nous ne nous laissons pas guider par l'illusion du jour, nous ne zoomons pas sur les grandes histoires et tendances et nous ne donnerons jamais la priorité à une idéologie politique. Le monde est le terrain de jeu, l'Europe, la source d'inspiration et puis la Flandre suivra."

Comment est la diversité au sein de la rédaction ? "Nous comptons à peu près autant de femmes que d'hommes," répond Famke Robberechts. "Il y a des personnes issues de l'immigration et récemment, un stagiaire gender-neutral a été engagé. Mais je constate que l'offre de candidats ayant un parcours différent ou une vision différente de l'identité est limitée." Elle préconise donc une éducation qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour développer un champ d'études aussi diversifié que possible, afin que la diversité devienne finalement une évidence.

Intérêt personnel

Belga CEO Patrick Lacroix pictured during a signing ceremony between Maghreb Arabe Press MAP and Belga News Agency, at the Belga headquarters in Brussels, Thursday 07 December 2017.
BELGA PHOTO JASPER JACOBS

Roularta Media Group est un bon médiateur de la diversité, selon Jos Grobben, director of magazines : "Certes, il pourrait l'être encore plus. Il y a maintenant des personnes issues de l'immigration dans la promotion, le marketing et la gestion, mais elles sont encore sous-représentées dans la rédaction. La part des magazines francophones est plus importante et l'éditeur des magazines francophones d'information et d'affaires est lui-même issu de l'immigration." Jos Grobben est également d'avis que l'éducation devrait conduire à une meilleure répartition. Il suffit de trouver la bonne compétence. "Il n'y a pas de discrimination positive ni de quotas. La compétence vient en premier, la nationalité, l'origine et le passé ne comptent pas." Les médias eux-mêmes ont également intérêt à une plus grande diversité, car ils ont ainsi accès à des perspectives et des sources plus diverses. "La situation chez nous est comparable à celle de la plupart des maisons de presse que je connais," poursuit Jos Grobben. "La VRT se distingue. Ils traitent la diversité de manière proactive et jouent un rôle de pionnier à cet égard". En ce qui concerne la division hommes-femmes dans l'entreprise, il y a eu une prédominance masculine jusqu'en 2018. Après l'acquisition des titres Sanoma, le ratio était de 50/50, hors imprimerie.