Des pubs dessinées au menu du nouveau Pan !

Le 14 avril, pour 2 euros, vous pourrez acheter en kiosque le tout nouveau Pan, héritier (de 8 pages) inédit des journaux satiriques Père Ubu et Pan. C'est le patron du Cercle d'affaires ucclois, John-Alexander Bogaerts, qui mène la barque et pour tenir la barre, c'est le blogueur et chroniqueur Marcel Sel qui est nommé rédacteur en chef. Pour rappel, Pan avait été créé en 1945 par les humoristes Marcel Antoine, Leo Campion et Jean-Léo. Depuis, il avait changé plusieurs fois de mains et notamment a longtemps été dirigé par Paul Jamain (alias le dessinateur Alidor) et Henri Vellut. En 2002, John-Alexander Bogaerts rachète Pan à l'homme d'affaire Dominique Janne et le fusionna à Père Ubu, titre qu'il avait hérité de son père Rudy Bogaerts.

Ubu Pan était jusqu'ici le seul hebdo satirique en Belgique francophone mais John-Alexander Bogaerts veut abandonner le wagon Ubu, catalogué trop anarchique, agressif, poujadiste et un tantinet islamopobe, en recréant un tout nouveau journal, toujours satirique mais d'investigation cette fois. "Ce sera, à l’image de ce qui existe en France avec Le Canard Enchainé, un journal d'enquêtes, avec de la recherche. L’idée c’est de déconner bien sûr, apporter de l’humour dans le paysage morose de la politique et économie belges mais on veut moins choquer, plus investiguer et puis déconner un peu quand même."

Le public cible de ce nouveau journal restera le monde économique, politique et judiciaire. John-Alexander Bogaerts ajoute néanmoins : "Notre gros pari est ici de miser sur les belges à l’étranger, notamment grâce à une version payante en ligne. On s'intéresse toujours plus à son pays quand on n'y vit pas. Nous ne ciblons en tout cas pas les jeunes comme beaucoup de journaux essayent de le faire aujourd'hui. Les jeunes ne lisent pas. Je ne dis pas qu’ils ne lisent plus. Mais les jeunes n’ont jamais historiquement lu beaucoup les journaux. Ils n’ont pas le temps, ils sont au début de leur carrière."

Pan veut également renouer avec la publicité à travers des dessins publicitaires comme le  faisait le fameux dessinateur Alidor pour Pan, déjà, à l'époque. "Nous allons réintégrer dans le journal la publicité très très très ciblée. On ne travaille pas avec une régie publicitaire. On va s’adresser ici, avec nos publicités, aux PME. On ne va jamais entrer dans de la publicité nationale. Ce seront des publicités faites à 100% par nos dessinateurs, avec l’accord de l’annonceur, c'est-à-dire les patrons de PME. Il n y aura pas de campagne. C’est un clin d’œil parce que Pan le faisait à l’époque."