Une rose rouge à la boutonnière - Conner Rousseau, président du sp.a

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Le sp.a montre un nouveau visage. Le jeune chef du parti fait couler de l'encre avec son style décontracté. Serait-ce plus qu'un simple gimmick ? Conner Rousseau lève le voile pour nous. -Erik Verdonck. Photos Luc Hilderson

Conner Rousseau : « Nous nous battons pour les gens normaux qui font de leur mieux et s'attendent à eux aussi recevoir leur part du gâteau. »

Les chiens ne font pas des chats : il a lui aussi attrapé le virus politique. Avec une mère bourgmestre de Saint-Nicolas, un grand-père membre du conseil municipal... « Pourtant, on ne m'a jamais obligé, il s'agit d'un choix personnel, » affirme Conner Rousseau. Pendant ses études de droit, il est devenu conseiller en communication dans le cabinet de la ministre flamande Freya Van den Bossche. Son message, qui recommande de se montrer moins distant et plus compréhensible, n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Sept ans plus tard, Conner Rouseau (27 ans) est président de parti, membre du parlement et porte-parole. Nous nous sommes rencontrés au siège du parti, qui n'a rien d'une tour d'ivoire. « J'ai des années d'expérience en tant que moniteur pour les camps Joetz pour les jeunes, et je suis impliqué dans l'organisation du festival de musique Walhalla à Saint-Nicolas, » raconte Conner Rousseau. « J'estime qu'il est très important que les gens de 16 à 79 ans me comprennent, il s'agit de ma préoccupation de base, et cela n'a rien de prétentieux. » La campagne pour les jeunes intitulée “je weet zelf” (tu le sais bien), qu'il a mise sur pied à l'époque, donne le ton. Il suffit de voir la hausse du prix des loyers sur le marché pour se rendre compte qu'il y a un problème. L'engagement social est décisif. L'ancien chef de parti John Crombez a découvert ce talent politique lors d'une visite d'un camp Joetz. Ce jour-là, ils ont parlé pendant des heures.

Conner Rousseau : « Agir dans l'intérêt général en matière de patrimoine, lutter contre la pauvreté, voilà notre message. En d'autres termes, créer plus de solidarité au sein de la communauté. »

Ouvert et à nu

Conner Rousseau est un jeune de son époque qui a grandi avec les nouveaux médias. Ce n'est donc pas un hasard s'il est rapidement devenu responsable des réseaux sociaux pour le sp.a, s'il a mis au point un service séparé pour ce domaine et s'il y a formé des collaborateurs. Il cumule 11 000 followers sur son compte Instagram personnel, où il se met à nu, par rapport à l'homme politique moyen. « Sur Instagram, on voit de temps en temps des photos où j'ai des cernes, ou sur lesquelles je regarde F.C.De Kampioenen pour me détendre, » rit-il. « Je ne veux pas donner l'image d'un homme politique qui lit un dernier petit projet de loi avant d'aller se coucher. Sur Instagram, il n'y a ni censure, ni filtre. Je constate que les gens, même les opposants, apprécient. »

Cette ouverture fonctionne. Les gens réagissent, posent des questions auxquelles il répond personnellement, parfois jusqu'à une heure du matin, « tant que je tiens le coup. » Sur Facebook et Twitter, Conner Rousseau admet sa couleur politique. Il y défend ses points de vue, endosse son rôle. Cet homme politique surprend non seulement par sa communication décontractée, mais aussi par son style et sa manière de se présenter. Habillé sobrement, chaussé de baskets blanches (chères, certes), il s'est rendu au palais royal pour une audience. Les journaux s'en sont régalé, et son nombre de followers sur les réseaux sociaux a doublé. « N'allez pas croire que je joue un numéro, » rit Conner Rousseau. « Je demande aussi aux étudiants sur Instagram comment ils se détendent, ou alors je donne mes sept astuces pour réussir ses examens, et ils réagissent en masse. Ils sentent que je suis accessible. »

Conner Rousseau : « Me comprennent-ils bien ? Il s'agit de ma préoccupation de base. »

Vivre et laisser vivre

La sympathie qu'attire le personnage peut aider à comprendre sa vision politique. Elle consiste à agir dans l'intérêt général en matière de patrimoine, à lutter contre la pauvreté, en d'autres termes, à créer plus de solidarité au sein de la communauté. « Nous nous battons pour les gens normaux qui font de leur mieux et s'attendent à eux aussi recevoir leur part du gâteau, » explique le chef de file du parti. Le sp.a s'engage également en faveur d'une hausse des salaires et des pensions, et veille à ce qu'ils soient répartis de manière honnête, à ce que « Monsieur Tout-le-Monde » n'ait pas à s'acquitter tout seul de la facture sur les conséquences climatiques, et que chacun puisse jouir de sa sécurité et de sa bonne santé. Récemment, M. Rousseau a fait parler de lui à cause de son appel demandant aux politiques de cesser de se chamailler et de se comporter comme des adultes au sein du gouvernement fédéral. « Les gens en ont assez ; après huit mois, ils veulent voir des solutions, » déclare-t-il. « Il faut maintenant de l'action, la société doit tout chambouler. Nous sommes à la croisée des chemins. Nous avons de plus en plus besoin de solidarité, de tolérance, d'égalité. » L'attention se porte désormais sur ce qui nous rassemble, plutôt que sur ce qui nous divise. « J'attache plus d'importance à ce que vous faites dans la vie qu'à ce que vous portez sur votre tête, » avance Conner Rousseau, donnant ainsi un coup de pied ferme au débat sur le port du voile, à ses yeux figé.

Vaste mouvement

Conner Rousseau : « Nous nous battons pour les gens normaux qui font de leur mieux et s'attendent à eux aussi recevoir leur part du gâteau. »

Le jeune chef de parti a été élu aux trois quarts des voix. Il peut se targuer d'un vaste soutien au sein du sp.a et espère jouer de cette position pour lancer un mouvement sous forme de réseau social. « Je vois beaucoup de personnes qui ne s'identifient pas à un parti, » poursuit Conner Rousseau. « Ils ne veulent pas s'affilier à un parti, mais ils cherchent à s'engager pour des thèmes sociaux tels que les transports en commun, l'éducation ou le climat. Tout ne doit pas venir du parti, et tout ne doit pas se limiter aux membres du parti. Un tel mouvement peut rassembler des personnes engagées pour le bien-être, par exemple, comme des prestataires de soins de santé, des personnes à charge, des experts... Nous sommes déjà prêts à les écouter et ils savent dans quelle direction nous voulons aller. Nous allons aborder ces thèmes dans notre communication, via tous les canaux. » La tête dans le guidon, les pieds sur terre. L'agence de communication qui travaillera dessus peut d'ores et déjà se préparer à devenir notre sparring partner pour les campagnes suivantes. Nous menons actuellement une procédure de consultation, à laquelle participe également notre agence actuelle, Happiness.