Vous faites quelque chose de fantastique 

Profacts est né du rêve de deux jeunes universitaires qui voulaient mener des études de marché plus pratiques. Dix ans plus tard, leur agence, basée à De Pinte, est devenue une entreprise de taille moyenne qui combine les méthodes d’étude de marché traditionnelles avec les nouvelles découvertes du domaine du data mining et de la neuroscience, pour aider les clients à atteindre leurs objectifs. - Wim De Mont

Profacts reveals factors for success. Voilà le slogan qui guidera notre visite de l’agence d’étude de marché Profacts lors d’une belle journée d’automne ensoleillée à De Pinte. Dans une villa récemment rénovée, avec annexe, se trouvent une cinquantaine d’employés. A la réception trône leur nouveau logo et dans la salle de réunion nous attend l’équipe de direction de Profacts – l’un d’eux arrive dix minutes plus tard, sous les sourires narquois de ses collègues. Profacts est l’enfant spirituel de Stijn De Rammelaere et de Timothy Desmet. Ils se connaissent environ depuis l’école secondaire à Tielt. Ils ont tout deux étudié la psychologie expérimentale et partageaient le rêve d’un jour lancer leur propre entreprise, se rappelle Timothy Desmet. Tous deux ont effectué un doctorat. Ensuite, Timothy est resté un peu dans le monde académique, tandis que Stijn a commencé à travailler auprès d’une agence d’étude de marché. En 2016, l’heure était venue de lancer leur propre entreprise. « Nous avions toujours vu une lacune dans le marché de la actionable research, » explique Stijn De Rammelaere. Une étude n’est réussie qu’au moment où le client sait ce qu’il doit faire sur base des résultats. » Le premier grand client fut Tele-Atlas et la recherche en ligne s’était tellement bien déroulée que le duo a été sollicité pour mener la même étude dans six pays. La première embauche n’a pas tardé. « Nous essayions toujours de dépasser les attentes des clients, qui, revenaient vite nous voir, » explique Timothy Desmet. « Aujourd’hui encore, nous visons le customer delight. Nous voulons qu’après chaque étude, les clients s’exclament que ce que nous faisons est fantastique ! » Et les clients reviennent sans cesse, « car nous travaillons sur mesure et non sur base de modèles standards, » indique Stijn De Rammelaere.

De grands changements

Fort de ces (presque) cinquante employés, Profacts est en passe de devenir un acteur sérieux. Du côté de l’organisation, l’agence a récemment effectué quelques grands changements.

Duval Union les a rejoint comme actionnaire minoritaire, afin que Profacts soit repris dans un écosystème qui permette les synergies et la collaboration. Carine Vaeremans a rejoint le navire en tant que managing director, et Profacts est devenue un holding où l’on peut déployer plusieurs activités. Il y a les études de marché de Profacts en tant que telles, toutes les activités de terrain et deux spin-offs auxquelles participent Profacts : Clever, dirigé par Maarten Verschuere et Impulse, dirigé par Jelle Demanet. Ce dernier est professeur à l’Université de Gand et s’est spécialisé dans les techniques neuroscientifiques pour comprendre et prédire le comportement humain. La valeur ajoutée d’une agence telle que Profacts se trouve dans le conseil que l’on peut donner aux entreprises en fonction de leurs objectifs commerciaux, explique Carine Vaeremans. L’étude de marché est l’un des moyens. « C’est et/et. C’est l’étude de marché classique, mais à l’avenir il y aura un plus grand lien entre ce qui est déjà disponible comme données et l’étude de marché. En d’autres termes, elle doit pouvoir être associée au big data. Regardez les retailers. Ils ont énormément de données client. Elles peuvent livrer toute une série d’informations, mais ces données ne disent encore rien sur les drivers et les tendances. Il faut les compléter par des études de marché. »

Profacts se présente souvent aux clients comme une seule entité, grâce à sa collaboration avec l’équipe Data Science (Clever) et le Impulse Lab, Profacts trouve la bonne réponse à beaucoup plus de questions. Et sur mesure, souligne son managing director. Pour les tâches internationales – 20% du travail – l’agence fait appel à des partenaires dans le domaine de l’étude de terrain avec un modèle validé, et le tout est dirigé à partir de De Pinte. Profacts dispose d’ailleurs d’un pool de 130.000 personnes pour les études en ligne.

Big data

Mais que font la Data Science Team (Clever) et le Impulse Lab, au juste ? « Nous allons voir les équipes IT de nos clients pour voir quelles sont les données disponibles, nous segmentons et nous ‘révélons les facteurs du succès’ (leur slogan, ndt), » explique Maarten Verschuere, partenaire au sein de Clever. Est-ce seulement possible et les clients sont-ils ouverts à cela ? « Nous regardons ce qui peut se faire d’un point de vue juridique, en respectant les règles du GDPR, » précise-t-il. « Et nous motivons ce que nous faisons, nous expliquons quel est l’intérêt de collaborer de cette façon. » Clever se tourne par ailleurs particulièrement vers l’étranger, selon Maarten Verschuere, c’est là que se trouvent de nombreuses opportunités. En outre, Profacts a l’opportunité de renforcer sa position sur le marché, note Carine Vaeremans : l’entreprise a toujours été rentable, n’a aucune dette et peut compter sur une croissance organique. Elle investit aussi beaucoup dans les jeunes. « L’étude de marché n’a pas nécessairement la meilleure réputation et là aussi nous voulons faire quelque chose, » conclut-elle.

Une étude implicite

Avant de jeter un coup d’œil dans les bureaux, nous discutons encore un peu de l’étude neuroscientifique que fait Jelle Demanet avec son Impulse Lab. Ce n’est pas un hasard si notre visite nous mènera aussi dans le laboratoire où il nous démontre les lunettes de réalité virtuelle dans un salon joliment aménagé où les personnes test peuvent faire comme chez elle dans un environnement naturel. La recherche neuroscientifique peut vraiment apporter quelque chose en plus, nous explique Jelle Demanet au sujet de son domaine de prédilection : « Les gens ne connaissent pas toujours la bonne réponse à une question, ou ne veulent pas la donner, mais il y a d’autres façons d’obtenir ces indications. On peut surveiller les mouvements des yeux, les émotions, en mesurant la vitesse de réaction, etc. Cela ne peut se faire qu’à petite échelle, bien que nous essayons de valider des études en ligne plus grandes. La Data Science Team (Clever) effectue des prédictions sur base de comportements antérieurs, nous regardons ce que les gens pensent sans leur poser la question. Cela ne remplace pas l’étude de marché, ça la complète. L’image complète est composée de data mining, d’enquêtes et de recherche implicite. » La force de Profacts réside justement dans sa complémentarité. Maarten Verschuere approuve : « Nous surveillons aussi l’évolution de l’intelligence artificielle. Elle pourrait nous aider à mettre au point les questionnaires. »

Questions & Réponses

Fondé en ? « 2006 »

Nombre d’employés ? « Presque 50 »

Chiffre d’affaire ? « Environ six millions d’euros »

Nombre de véhicules de société ? « Dix voitures et trois vélos »

Le premier arrivé et le dernier parti du bureau ? « Ca dépend. Nous avons des horaires flexibles. Nous encourageons les gens à maintenir un bon équilibre vie privée – vie professionnelle. Mais pour répondre à votre question, c’est le concierge, qui habite ici au dessus ! »

Plus gros clients ? « C’est souvent confidentiel, mais nous sommes actifs dans les secteurs suivants : télécom, bancaire, pharmaceutique, énergétique et retail. »

Profacts dans 5 ans ? « Nous aurons grandi organiquement, nous serons présents aux niveaux national et international, tout en faisant attention à garantir des perspectives d’avancement vivables pour les jeunes. Peut-être que nous aurons même ouvert des hubs dans d’autres villes. »

Importance de la cantine ? « Il n’y a pas grand chose dans le quartier, les gens mangent ici et ça devient parfois bruyant ! Il y en a aussi qui vont courir sur le temps de midi, nous avons des douches à dispositions. »