Des campagnes qui dérangent


Reuters
Yves Saint Laurent, Zara, Lidl, ces marques ont un point commun : elles ont récemment outragé les consommateurs. La semaine passé, la marque vestimentaire Zara dévoilait une publicité maladroite où deux mannequins très minces disent "aimer leurs formes". Dans le même temps, en France, la maison de haute couture Yves Saint Laurent fait l'objet d'une nouvelle polémique avec une publicité qui serait "dégradante" envers la femme (voir l'image ci-dessus). Et ci-dessous, une campagne d'YSL, déjà été censurée au Royaume-Un en 2016 pour une cette pub dans laquelle apparait une mannequin "maladivement maigre".
En effet, de nombreux internautes se sont indignés face aux affiches placardées dans tout Paris. Sur Twitter, le hashtag #YSLRetireTaPubDegradante appelle au retrait de cette campagne. L'Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP) indiquait ce 06 mars avoir reçu pour l'heure une cinquantaine de plaintes. Un jury s'est chargé d'étudier ces plaintes et le 08 mars, l'ARP a sommé la maison de haute couture d'enlever les affiches de sa dernière campagne publicitaire.
chaque matin les meufs se levent,mettent des resilles et se collent en levrette et talons en attendant le bus... serieux les gars....???? pic.twitter.com/d5AIhiHthw
— Valérie Damidot (@DamidotValerie) 4 mars 2017
Il faut dire que cette semaine les femmes et même les hommes ! en prennent pour leur grade. Par exemple, dans cette publicité de Lidl...
Une femme délicieuse, ça coute combien selon vous ? Non, nous ne parlons pas ici d’une pâtisserie au nom grotesque. Il s’agit d’une véritable femme dont Lidl évalue le prix. «Ça coûte cher les femmes délicieuses, hein?! Elles veulent de belles sacoches, elles aiment aller au restaurant tous les week-ends [...] mais elles veulent aussi partir en week-end - tous les week-ends. Mais pas en Ardenne! Oh, non! Aux Canaries, à Dubaï, à New York, Bangkok ou pire, à Knokke-Le-Zoute. Alors, si vous voulez toujours vous payer une femme délicieuse, Lidl a pour vous du cola qui va vous laisser assez d’argent pour l’entretenir.»
Il existe aussi la version "ça coute cher un mec tout beau", histoire de jouer l'égalité des sexes. Sauf que ça reste gênant et maladroit jusqu'au bout (même si on a bien compris que c'était "pour rire"). La campagne par exemple promeut le produit vaisselle pour les femmes et une boisson pour les hommes.
Diffusée depuis quelques jours en radio et à la télévision, de nombreux consommateurs ont porté plainte auprès du CSA contre cette publicité qui explique comment économiser pour « entretenir » une femme ou un homme.
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a décidé d’ouvrir une instruction pour possible "atteinte au respect de l’égalité entre les femmes et les hommes". Le Conseil explique que c'est la "première fois que le Secrétariat d’instruction ouvre un dossier sur cette base" car depuis juin 2016, un décret a renforcé l’attention portée à l’égalité entre les femmes et les hommes dans le domaine de l’audiovisuel.
Lidl a très vite réagi et envoyé ses excuses - que nous trouvons, il faut bien le dire, plutôt rigolotes.
Vous avez retenu la leçon ? Les messages sexistes sont autorisés seulement si vous avez la tête élargie !
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