FM et DAB+ : un pas de plus vers le numérique

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CSARéuni en Collège d'avis, le secteur a remis un avis favorable aux projets d’Arrêtés du Gouvernement définissant les architectures analogiques et numériques du secteur radio, fixant l’appel d’offre global pour l’attribution des radiofréquences en analogique et en numérique et fixant les critères d’attribution du statut de radio associative et d’expression. L’avis sur les quatre projets d’arrêtés remis à la demande du Gouvernement représente une étape importante du renouvellement du plan de fréquences qui impactera le secteur radiophonique et qui enclenchera dans le même temps la transition vers la diffusion hertzienne numérique. Lorsque la procédure d’appel d’offre sera lancée, les radios pourront postuler pour la première fois en numérique (DAB+).
Feu vert du Collège d’avis pour les futures architectures du secteur radiophonique
C’est sur base de ces architectures que le prochain paysage radiophonique pourra se déployer et proposer une multitude de services. Deux « multiplex » nationaux , dont l’installation et la supervision ont été confiées à la RTBF, devraient accueillir la diversité des futures radios en réseau, tant privées que publiques. La troisième couche est quant à elle composée de douze couvertures infra-provinciales ou urbaines destinées aux radios indépendantes. Les radios en réseau national ou provincial qui postulent une place en FM auront l’obligation d’émettre le même programme sur le nouveau réseau numérique. La technologie DAB+ permettant une augmentation de la capacité disponible, de nouveaux services pourront trouver la voie des ondes, tant pour le service public que pour les opérateurs privés. En d’autres mots, l’offre numérique nationale et provinciale reprendra à priori l’ensemble de l’offre analogique, augmentée de nouveaux services « purs numériques ». Les radios indépendantes, locales par définition, ne sont pas tenues aux mêmes obligations. Il ressort cependant de la consultation du secteur qu’une majorité d’entre elles souhaite trouver une place dans la nouvelle architecture numérique. Le Collège d’Avis a émis des réserves concernant l’absence de délai de mise en œuvre des fréquences numériques dans les textes soumis à son analyse par le Gouvernement. Concrètement, un éditeur pourrait se voir attribuer une portion de bande passante en DAB+ et tarder à l’exploiter, puisqu’aucune obligation n’est mentionnée. Le secteur est défavorable à cette absence d’obligation et souhaite que le Gouvernement prenne une position plus stricte à cet égard. Les fréquences hertziennes étant un bien public « rare », il serait dommageable de ne pas les exploiter.
Une architecture qui favorise la diversité du paysage radiophonique
La première mouture de l’architecture hertzienne numérique proposée en 2016 par les services du Gouvernement avait été critiquée parce qu’elle offrait une capacité inférieure à celle de la FM actuelle. Le Collège d’Avis du CSA souligne l’effort du Gouvernement et accueille favorablement la nouvelle proposition d’architecture numérique qui permettra à priori à l’ensemble des acteurs du paysage radiophonique belge francophone de trouver une place qui leur convient, que ce soit avec une couverture communautaire, provinciale ou locale.
D’après une analyse réalisée par les services du CSA, toutes les radios indépendantes disposant actuellement d’une autorisation d’émettre disposeront d’une place au sein d’un bouquet numérique local. Dans certains cas, les radios indépendantes se verront même attribuer une zone de service numérique plus importante.
Quels seront les budgets alloués à la transition numérique ?
Le déploiement de la radio numérique terrestre et l’émission simultanée en analogique et en numérique auront un coût non-négligeable pour les éditeurs. Le Gouvernement prévoit une enveloppe pour soutenir le secteur dans cette transition. Le Collège d’avis est unanime quant à la nécessité d’avoir une meilleure visibilité du budget qui sera alloué, de sa répartition et des conditions de soutien financier apportées aux radios indépendantes avant le lancement du plan de fréquences. Le Collège rappelle au Gouvernement que, sans ces informations essentielles, « les radios indépendantes ne pourraient raisonnablement s’engager dans la voie du numérique hertzien ».
Le plan de fréquences
Afin d’assurer au marché radiophonique un fonctionnement sain et conforme aux prescriptions du décret audiovisuel, l’accès au spectre hertzien est régi par une procédure d’appel d’offres. Les éditeurs qui souhaitent bénéficier d’une licence leur permettant d’émettre un service radiophonique doivent remettre un dossier exhaustif démontrant leur volonté et leur capacité à remplir les obligations du décret en termes de production propre, promotion culturelle, diffusion d’œuvres issues de la Fédération Wallonie-Bruxelles, etc. Ces licences ont une validité de 9 ans. Le dernier appel d’offres global s’étant clôturé en 2008, un nouvel appel d’offres doit être relancé au plus vite.
Le projet de décret visé par l’avis du CSA décrit les fréquences et bandes passantes qui seront proposées dans l’appel d’offres et les modalités d’évaluation des offres remises par les éditeurs. C’est le CSA qui sera chargé par le Gouvernement de gérer la procédure et l’évaluation des offres sur base du décret précité.
En route vers le numérique !
Outre l’augmentation de capacité déjà évoquée précédemment, le DAB+ offre de nombreux avantages. Du point de vue des éditeurs, la technologie numérique permettra une réduction substantielle des coûts d’émission, notamment à travers la mutualisation de nombreux équipements stratégiques et onéreux comme les émetteurs, les antennes et les pylônes.
Le DAB+ apporte également de nombreux avantages aux auditeurs grâce à la diffusion numérique:

  • Ne plus devoir retenir les fréquences de leur radio préférée : les récepteurs présentent à l’utilisateur la liste des radios disponibles sur base de leur nom,
  • De nouvelles radios purement numériques viendront augmenter l’offre, en complément de l’offre existante,
  • Une meilleure qualité sonore, dépourvue d’interférences,
  • Des services à valeur ajoutée propre au média numérique, comme l’affichage d’un diaporama comprenant par exemple les titres des morceaux diffusés, la météo, l’info-trafic, les titres de l’actualité, ...
  • A terme, une optimisation de la couverture car (contrairement à la FM) la technologie permet d’ajouter autant d’émetteurs que nécessaire pour couvrir des zones plus difficiles à desservir.