{Interview} Chris Van Roey : "Le terme "annonceur" ne veut plus rien dire"

Communication / News

Les frontières entre les annonceurs, les médias et les fournisseurs de services s’estompent. Les consommateurs n’ont jamais eu autant de pouvoir. La société mondiale n’a jamais été aussi complexe. En tant que centre d’expertise en matière de marketing et de communication, l’UBA a décidé d’élargir le profil de ses membres. À partir du 1er janvier 2021, les partenaires d’expertise pourront eux aussi rejoindre l’organisation.

L’UBA compte aujourd’hui 347 entreprises et 1050 marques qui représentent ensemble la majorité des investissements publicitaires en Belgique. La communauté des membres de l’UBA joue un grand rôle dans l’écosystème du marketing depuis de nombreuses années : "L’UBA remplit ce rôle de leader en appliquant quatre principes stratégiques : inspirer, influencer, faciliter et connecter. Afin de pouvoir mieux encore les mettre en œuvre, l’UBA élargit le profil de ses membres. Les partenaires ayant une expertise avérée en marketing tels que les entreprises médias, les entreprises de services et les start-up pourront rejoindre l’UBA à partir du 1er janvier."

Nous avons contacté Chris Van Roey, CEO de l'UBA, pour en savoir plus : "Le terme "annonceur" ne veut plus rien dire", nous confie t-il . "Nous voulions élargir l'adhésion il y a environ huit ans, mais les gens n'étaient pas prêts à l'époque ; ils le sont maintenant. Il y a trois raisons à cela. La première : le monde est devenu beaucoup plus complexe. Deuxièmement, il y a une évolution critique autour des communications commerciales, avec de plus en plus de réglementation - et d'autorégulation - pour la publicité. Pensez au sucre, à l'alcool, à la publicité pour les enfants, etc. Et troisièmement, l'écosystème est en pleine mutation. Le rôle entre les annonceurs, les experts et les médias s'estompe - de nombreux annonceurs sont devenus eux-mêmes un "média"".

L'UBA suit une tendance internationale des organisations représentant les annonceurs. En France, l'UDA (Union des Annonceurs) est devenue l'UDM (Union des Marques), en Finlande on utilise le nom de Marketing Finland et d'autres pays ont aussi changé ou prévoient de changer de nom. Cependant, l'ADN, la vision et la mission de l'UBA ne semblent pas changer : "L'accent mis sur les annonceurs et le rôle social pour et par les marques, reste central". Pour mettre en avant la vision de la marque et parce que le terme "annonceur" au sens le plus étroit du terme ne couvre plus la signification du mot, l'association change l'interprétation de son nom Union Belge des Annonceurs à United Brands Association, ou en bref ... UBA.

Quelles sont les entreprises visées ? Chris Van Roey répond que : "Nous avons déjà des partenariats avec des entreprises telles que DPG Media, Bisnode, Bpost et Var. Ce serait bien que ces entreprises deviennent membres, et dans notre association nous ferons une distinction entre membres et membres adhérents. En 2021, nous visons 26 de ces membres et, à long terme, environ un quart du nombre de membres pourrait être rejoint. Mais juste pour être clair : nous ne voulons pas être en concurrence avec des organisations comme l'ACC, l'UMA, etc."

Aujourd'hui, l'UBA prend souvent des positions claires, également sur les médias (et par exemple sur l'opportunité de faire de la publicité sur les chaînes publiques). L'UBA ne va-t-elle pas se tirer une balle dans le pied lorsque de grands groupes de médias deviendront eux-mêmes membres de l'UBA ? L'UBA pourra-t-elle encore faire pression sur les médias ? "Des entreprises telles que Proximus et Telenet sont déjà membres de l'UBA", déclare Chris Van Roey. "Pour 95%, les intérêts sont les mêmes ; et pour les 5% restants, nous pouvons procéder à des consultations internes, afin de dégager un point de vue plus étayé. Mais nous travaillerons toujours en toute transparence".  Un positionnement qui ne laissera pas BAM indifférent !