Dans un univers saturé de contenus, où la distinction est souvent le résultat d’une simple touche créative, Duckmotion se démarque en tant que pionnière dans le domaine du marketing digital en Belgique. Fondée par Viviane Schramme, et son mari Brieuc de Lovinfosse, avec une vision claire de fusionner passion pour la stratégie publicitaire et art du motion design, Duckmotion, qui compte aujourd'hui 14 personnes, a su évoluer pour devenir bien plus qu’une simple agence de production vidéo. En misant sur une approche stratégique et sur mesure, elle transforme les défis de la communication en opportunités de performance.
Présentez nous Duckmotion et expliquez ce qui distingue votre agence des autres dans le secteur de la publicité et du marketing digital en Belgique?
Viviane : J'ai fondé Duckmotion avec l'idée de combiner ma passion pour la stratégie publicitaire et le dessin, à une époque où le motion design émergeait à peine. Nous avons commencé avec des vidéos explicatives, car elles permettaient de combler le fossé entre ce que les marques voulaient dire et ce que les consommateurs voulaient comprendre. Ces vidéos se sont révélées être des outils stratégiques parfaits. Au fil du temps, nous nous sommes orientés davantage vers la stratégie, en nous rendant compte que nos clients, bien qu'ayant de belles vidéos, ne savaient souvent pas comment les utiliser efficacement. Une vidéo coûteuse sur un site internet sans visibilité n'apporte pas de résultats. Aujourd'hui, nous mettons donc un point d'honneur à réfléchir avec nos clients sur leurs besoins en contenu, à produire la vidéo adéquate et à analyser les résultats pour améliorer la performance au fil du temps.
Duckmotion se définit désormais comme une agence de création de contenu stratégique. Nous produisons tous types de vidéos, sans limite technique, mais toujours avec un objectif clair de performance et de résultats. Les entreprises ont de plus en plus besoin de contenu sur de multiples plateformes, ce qui peut vite devenir un casse-tête. C’est là que nous intervenons, avec une approche plug and play, en nous greffant à l’équipe marketing existante pour gérer la stratégie et la création de contenu vidéo.
Aujourd'hui, quels sont vos clients principaux ?
Viviane : Nous travaillons beaucoup avec des institutions européennes et publiques. Ces projets complexes nécessitent souvent des vidéos explicatives, de lancement ou de clôture, ainsi qu'un accompagnement interne. Par exemple, nous avons récemment collaboré avec le SPW Logement et réalisé des projets pour Tipik. Ce qui distingue notre travail, c'est notre capacité à mixer interviews et motion design pour un rendu plus dynamique et complet.
Nous avons également de plus en plus de projets en personal branding, notamment pour des personnalités politiques ou des porteurs de projets dans des ONG. Nous réalisons des formats courts en face caméra, toujours avec un focus sur le message, la récurrence et un calendrier éditorial.
Quelques exemples récents incluent des vidéos pour la ville de Bruxelles sur le bien-être animal, le festival LaSemo, ou encore Pastoo, avec qui nous travaillons régulièrement. Nous accompagnons aussi des clients comme notaire.be dans leur création de contenu, y compris des podcasts. Nous développons des stratégies de contenu sur mesure, avec un calendrier éditorial bien pensé et des tournages optimisés pour créer plusieurs mois de contenu en une seule session. C’est la seule façon pour les marques de suivre le rythme, tant sur le plan financier que sur celui de la production.
Contenu publicitaire ou artistique ?
Viviane : Nous ne faisons pas que du contenu publicitaire. Certains projets sont effectivement centrés sur des campagnes payantes, comme pour LaSemo où tous les formats sont destinés à vendre des tickets. Mais nous créons aussi beaucoup de contenu informatif. Par exemple, nous travaillons avec le CHU de Liège pour présenter leur nouveau labo, ou sur des projets de sensibilisation sur le zéro déchet.
Une part importante de notre travail concerne le contenu organique, comme avec Moulinex (en collaboration avec l'agence Adjust) pour leurs réseaux sociaux en Belgique, avec une forte présence sur TikTok. Nous croyons beaucoup à la construction de marques à long terme, par une présence régulière et authentique. Le public ne veut plus qu'on lui vende un produit, il veut qu'on lui raconte une histoire à laquelle il peut adhérer.
En parallèle, nous avons aussi des projets plus créatifs, comme des clips de rap pour des artistes tel que Squidji. Ces projets, bien que ponctuels, sont toujours très agréables à réaliser.
Comment la collaboration et la créativité se manifestent-elles au sein de l'équipe ?
Viviane : On fonctionne avec une structure très horizontale. Même si j’ai fondé l’agence, je ne suis pas impliquée directement dans la création. J’ai engagé un directeur artistique et arrêté de dessiner moi-même, car je me suis vite rendue compte que d’autres avaient des compétences bien plus développées dans ce domaine. Chez nous, la personne la plus compétente dans un domaine prend les décisions. Si un graphiste est convaincu d’une idée, même si je ne suis pas d’accord, je respecte son jugement. Chacun est libre de faire ses choix, mais en consultant les experts en interne. Cette hiérarchie des compétences est essentielle pour nous. On communique énormément et il y a toujours une dynamique de recherche, de veille graphique. On se partage des références, on fait des présentations internes, et on suit les tendances de près. Cette effervescence constante est indispensable pour rester à la pointe.
Quels sont les plus grands défis que vous rencontrez actuellement dans le secteur du marketing digital et comment Duckmotion s'y adapte-t-elle ?
Viviane : Le défi principal, c’est cette pression constante pour produire du contenu, et beaucoup de marques se sentent perdues. Souvent, elles essaient de tout gérer en interne, mais cela devient ingérable. Notre rôle est de leur montrer que créer du contenu pertinent est un métier à part entière, qui peut être délégué. Ces derniers mois, on a aussi dû adapter nos processus de production. Faire une belle vidéo pour un site web, ce n’est pas la même chose que de produire du contenu pour TikTok ou Instagram. Il faut penser aux formats courts, aux bonnes miniatures, aux snippets, et tout ça avec un budget maîtrisé. Personne ne va dépenser des milliers d’euros pour une vidéo de quelques secondes ! Nous avons intégré cette « mentalité réseaux sociaux » au sein de l’équipe, et même nos clients les plus corporatifs commencent à comprendre qu’ils doivent être présents sur ces plateformes, même dans des secteurs comme l’assurance. C’est fascinant de voir ce glissement.
Comment évaluez-vous le retour sur investissement des campagnes que vous gérez pour vos clients et quels outils ou méthodologies utilisez-vous pour mesurer l'efficacité de vos actions ?
Viviane : Tout dépend de l’objectif. Pour une campagne d’acquisition, on va traquer les clics, mais il faut faire attention aux métriques qui brillent sur le papier sans apporter de résultats concrets. Si un client veut vendre des tickets, l’important, c’est le nombre de ventes, pas le nombre de clics. On travaille main dans la main avec nos clients, on analyse les résultats ensemble et on ajuste les campagnes si nécessaire. On utilise bien sûr des outils comme Google Analytics, mais ce qu’on cherche avant tout, c’est optimiser le coût d’acquisition. C’est vraiment la métrique qui a le plus de valeur. Tout se résume à savoir combien coûte l’acquisition d’un client ou d’une action spécifique.
Quel conseil donneriez-vous aux entreprises qui cherchent à améliorer leur présence en ligne ou à lancer une nouvelle campagne publicitaire dans le contexte actuel du marché belge ?
Viviane : D’abord, être présent sur les réseaux sociaux, c’est indispensable. Et oui, même sur TikTok, à moins d’être une exception. Il faut appréhender les codes, commencer à produire du contenu, et parfois se faire accompagner par une agence si nécessaire. L’important, c’est de se lancer, de planifier et d’être régulier. Sur les réseaux sociaux, la régularité est clé. Si vous arrêtez de poster, les algorithmes vous pénalisent. Enfin, il faut être authentique et ne pas créer de contenu que vous-même n’auriez pas envie de voir. Aujourd’hui, les utilisateurs sont submergés de contenu, donc il faut leur apporter quelque chose de tangible, quelque chose qui les concerne directement.
Quels sont les projets ou tendances que vous trouvez les plus prometteurs pour le marketing digital, et comment Duckmotion se prépare-t-elle à ces évolutions ?
Viviane : L’intelligence artificielle est une énorme tendance, et nous l’utilisons déjà au quotidien. L’IA nous aide à améliorer nos processus, que ce soit pour le montage vidéo, la traduction, ou même le sous-titrage. Cela nous permet de gagner du temps et d’améliorer la qualité. Quant aux tendances, les contenus courts sont clairement l’avenir. LinkedIn a même lancé son propre feed vidéo ! On est dans une époque où il faut être présent partout, avec des vidéos courtes, percutantes et pertinentes. C’est la direction vers laquelle tout le monde se dirige.
Un autre aspect important, c’est l’impact. J’ai eu un moment de remise en question, me demandant si, dans un monde en difficulté, être dans le marketing avait du sens. Mais en faisant le point, je me suis rendue compte que nous travaillons sur des projets qui comptent vraiment. Nous donnons la voix à des organisations et des marques qui font une différence. Que ce soit sur des sujets comme le changement climatique ou le bien-être animal, nous avons l’impression de participer, à notre manière, au changement. C’est ce qui nous motive et ce qui rend notre travail si gratifiant.