La communauté : le corebusiness des médias?

Le 29 février 2008 a vu Bart Kuypers signer le premier contrat (par Rik Provoost de ZenithOptimedia - pour la petite histoire) de banque de données média pour sa nouvelle entreprise MediaSpecs. Dix années plus tard - parce que 2018 n'est pas une année bissextile comme 2008 - cette étape a été célébrée lors d'un séminaire médiatique au Centre d’Art Contemporain bruxellois, le Wiels. Après un mot de bienvenue de Bart Kuypers, Mike Koedinger a expliqué comment Maison Moderne au Luxembourg a développé un écosystème (rentable) autour du magazine Paperjam, basé sur la crédibilité, la force (digitale) et la monétisation (à travers un club qui utilise des adhésions et des parrainages).Benoît Rosier de L’Avenir a expliqué quant à lui comment la marque médiatique (francophone) a réussi à bâtir une communauté familière. Benoît Rosier a notamment souligné la longue histoire de L'Avenir, dont le premier titre Le Courrier de l'Escault date déjà de 1829  !
La formation de la communauté a eu lieu au cours de différentes décennies et de manières très différentes, mais cela a fonctionné. À travers notamment : Concours majeurs, positions claires (contre les nazis, pro Leopold III, ...), comités régionaux mis en place par l'évêque de Namur, développement d'un réseau de correspondants régionaux, valeurs éditoriales des éditeurs (indépendants), interactions avec le lecteur en amont de l'Internet et du numérique ..., jusqu'à l'organisation de voyages (dès les années 1930).

Par la suite, diverses opinions ont été discutées autour d'une table ronde (sous le titre A Passion for Building Communities). Gino Baeck, ceo de GroupM, modérait le débat. Autour de la table : Anneke Blanckaert (Gezinsbond – De Bond), Fernand Vanrie (PMG), Jos Grobben (Roularta Media Group) et Koen De Buck (Uitgeverij Cascade). Anneke Blanckaert se sentait par exemple un peu "à part": des magazines tels que De Bond et Botsing sont publiés par une association, donc en substance une communauté - et cela ne signifie pas qu'il ne faut pas enquêter sur ce que ces membres / lecteurs veulent lire. Et il n'y a évidemment pas un seul moyen de construire une communauté, dit Jos Grobben. Un groupe cible n'est pas l'autre, donc il n'y a pas une solution. Bien qu'il y ait quelques choses en commun : pour commencer, votre produit doit être correctement installé, vous devez également suivre vos lecteurs (et vos annonceurs). Et «soigner» vos abonnés, constamment proposer de nouvelles propositions. Dans ce cadre, les données sont devenues indispensables. Chez Knack, par exemple, l'expérience est centrale, avec l'expertise de Trends. À noter que Jos Grobben a souligné qu'il n'y avait pas de projet de nettoyage dans les titres acquis de Sanoma, bien qu'à l'avenir il ne soit jamais exclu que les titres soient cédés.

Professionel Media Group (PMG), éditeur de revues professionnelles, a adopté une approche complètement différente. Selon Fernand Vanrie, c'est l'utilité pratique de l'information qui est essentielle. Les éléments de base pour une bonne communauté sont pour lui la pertinence des lecteurs - PMG a cherché et a trouvé de nouveaux groupes cibles, de sorte qu'en 2017 et en 2018 trois nouveaux magazines ont été lancés. Chez Cascade, l'éditeur d'Eos et de Psyche & Brein, entre autres, la formation de la communauté est très importante. "L'arme c'est la pertinence !" a expliqué Koen De Buck. L'un des nouveaux outils est la «science citoyenne»!
À la suite de ces discussions, une réception était organisée à l'occasion des 10 ans de MediaSpecs, mais ce qui se passe chez Wiels, reste évidemment chez Wiels. Bien que nous pouvons vous dire que Bart Kuypers a tenu un discours de jubilé lors duquel il a diffusé un message vidéo du ministre Sven Gatz.

Après quoi Jean-Claude Marcourt qui ne voulait pas rester en retrait a lui aussi parlé dans un message vidéo.