La diversité comme modus operandi

Black Live Matter, #metoo, …  L’actualité n’a de cesse de nous rappeler que la diversité est plus que jamais un sujet. Dans ce contexte de mutation sociétale où chacun tente de s’affirmer et de défendre sa parole, ses appartenances et ses droits, le rôle des médias se redéfinit. Pourraient-ils être vecteurs de changement et valoriser la pluralité ? Anticiper, prospecter, prévenir, ce sont les missions que se donnent aujourd’hui Olivier De Raeymaeker (Le Soir) et Jean-Paul Philippot (RTBF). Ils décrivent des entreprises de l’information proactives au sein desquelles la diversité est plus qu’un sujet, elle est prétexte à une remise en question perpétuelle des équipes, du manager au journaliste en passant par l’équipe RH.

Si Le Soir, en tant que journal progressiste, a toujours intégré la diversité au cœur de son projet rédactionnel, le ceo Olivier De Raeymaeker explique qu’une véritable introspection a été initiée ces dernières années : « Être journaliste aujourd’hui, ce n’est pas simplement décrire un fait, c’est être prospectif, d’où le changement de notre marque - Repensons notre quotidien. Nous devons susciter le débat. La diversité ne doit pas être un prisme, c’est une démarche en soi. Nous voulons donner la parole à des personnes d’origines étrangère, des hommes et des femmes, sans que ça soit stigmatisant. » Pour l’administrateur général de la RTBF, il est certain qu’une politique de diversité inclusive doit aujourd’hui s’appliquer à la rédaction mais également à l’ensemble de l’organigramme, de manière transversale. « C’est une approche qui conduit à ce que la diversité soit le fait de toutes et de tous. Nous soutenons des initiatives visant à faire vivre cette notion de diversité inclusive de manière matérielle, mesurable et concrète. » D’un côté comme de l’autre, les équipes se questionnent et tentent de pallier les biais conscients ou inconscients qui persistent. « Ce travail de fond est très sain et a prouvé l’importance de la démarche volontariste de nos équipes. Les débats en interne montrent que la rédaction se réapproprie ces sujets. » explique Olivier De Raeymaeker, « mais il faut également impliquer nos lecteurs. »

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