La durabilité des agences fait débat à l’IHECS

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Le 12 décembre dernier, l’IHECS a accueilli un débat réunissant Christophe Koninckx de Springtime, Julie Proesmans de Bonka Circus, Eric Hollander d'AIR, et Wim Vermeulen de Bubka. Au quotidien, ces dirigeants d’agences responsables, tentent d’attribuer un meilleur rôle à la publicité avec des changements concrets. Cette discussion entre professionnels a été l’occasion d'approfondir pendant plus d’une heure sur la crédibilité et responsabilité des agences dans le cadre de la transition écologique. 

Lors de ce débat, différentes questions ont été posées afin de pousser à la réflexion autour de l’évolution de la publicité:

La publicité est-elle particulièrement responsable de l’état de la planète ?

Selon Christophe Koninckx, l’idée est de comprendre les causes profondes au lieu de trouver un coupable tout en soulignant la contribution négative qu’apporte la publicité à nos modes de consommation. “Nous ne sommes pas responsables mais on y contribue”. Julie Proesmans soutient le rôle de la publicité qui a le pouvoir d’inciter à l’achat, mais qui permet également à la sensibilisation. Elle explique le rôle important que détient la publicité pour encourager les clients à s’engager davantage vers des choix plus responsables. Quant à Wim Vermeulen, il aborde la complexité de promouvoir les énergies renouvelables face à l'industrie pétrolière et plaide pour un changement radical de nos méthodes afin d’effectuer une transition vers une énergie plus propre. 

La publicité est-elle un support inadapté à la transition écologique ?

Dans un premier temps, Eric Hollander estime que  la publicité, c’est bien plus qu’un support, c’est une technique spécifique. Il l’a considère comme un moyen efficace de changer les mentalités. Du côté de Wim Vermeulen, le plus important est la créativité publicitaire ainsi que l’investissement massif d’un plan B. En accord avec ses collègues, Christophe Koninckx est en faveur d’une société axée sur l’avoir à une société axée sur l'être. Il accuse le mode de consommation actuel qui ne convient pas aux ressources limitées de la planète. 

Ce modèle d’agences responsables deviendra-t-il la norme à l’avenir ?

En tant que structure plus petite, notre agilité nous permet d'avancer plus rapidement”, a déclaré Eric Hollander, en précisant qu’ils sont les pionniers parmi les grands groupes. Il exprime son optimisme quant à la normalisation de ce modèle d’agences. Wim Vermeulen prévoit également la normalisation de la durabilité et explique que les entreprises seront poussées à le devenir légalement malgré leur passé non durable. À la différence de ses collègues, Christophe Koninckx a exprimé ses doutes concernant cette normalité dans les agences. Selon lui, la conviction personnelle des individus est la clé du succès des projets durables: “La durabilité doit être ancrée dans les croyances et les valeurs des individus pour réellement prospérer.”  

Il faut arrêter purement et simplement de faire de la publicité si l’on veut œuvrer honnêtement à la décroissance ?

D'après Christophe Koninckx, il n’est pas question de réduire la publicité comme simplement bonne ou mauvaise. Cependant, il considère qu’une démarche activiste et radicale est obligatoire si l’on veut sensibiliser aux conséquences de notre surconsommation. Julie Proesman, elle appuie sur l’utilisation de la publicité pour mettre en avant les alternatives durables, proposant des initiatives comme encourager les gens à boire de l’eau du robinet. “En créant le désir pour autre chose, nous pouvons contribuer à changer le monde” c’est ce que pense Eric Hollander, qui revendique l’importance de remettre en cause la façon actuelle dont la société perçoit la surconsomation. Il propose de préserver les côtés positifs de la publicité, en cessant de promouvoir des choses dangereuses ou inutiles.