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JCDECAUX airport

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JC Decaux street art metro

Pour le cabinet d'avocats KOAN , JCDecaux ne pourra pas développer sa stratégie de marketing digital mobile sur la dalle de La Défense. Depuis l'été 2015, JCDecaux souhaitait mettre en place une méthodologie d’estimation quantitative des flux de piétons sur la dalle de la Défense à Paris ainsi que des axes de déplacements effectués dans ce périmètre, en collectant les identifiants des téléphones portables des personnes passant à côté de ses panneaux publicitaires. Après le refus qui lui fut opposé par la CNIL le 16 juillet 2015, le Conseil d’Etat de France, saisi par JCDecaux, vient de le lui interdire définitivement en confirmant le bien fondé de la décision de la CNIL.

Concrètement, le projet consistait en l’installation de six boitiers de comptage Wifi sur le mobilier urbain de la société JCDecaux France, afin de capter les adresses MAC, identifiants réseaux des appareils mobiles ayant l’interface Wifi activée dans un rayon de 25 mètres et à calculer leur position géographique tout en permettant à l’entreprise d’observer la façon dont les passants se déplaçaient sur la dalle.

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Pour la CNIL : "Pour qu'une solution d'anonymisation soit efficace, elle doit empêcher toutes les parties d'isoler un individu dans un ensemble de données". Or tel n’était pas le cas en l’espèce puisqu'à chaque fois, la même adresse MAC générera le même identifiant unique, l'objectif étant précisément de compter le nombre de fois qu'un même individu revient sur les mêmes publicités. On ne peut donc parler de technique d’anonymisation quand il demeure possible au responsable de traitement ou à un tiers d’individualiser une personne ou de relier entre elles des données résultant de deux enregistrements qui la concernent. C’est donc Londres que JCDecaux a choisi pour déployer sa stratégie de marketing digital avec comme objectif de faire de la City « la vitrine mondiale de la communication extérieure" en espérant que d’ici là la CNIL assouplisse sa position.

En Belgique, c'est Clear Channel qui avait suscité la controverse avec ses écrans digitaux installés à Bruxelles. Les nouveaux supports, qui mettaient l'accent sur l'image animée et renfermaient parfois de discrètes caméras, avaient été critiqués pour la menace qu'ils présentaient sur la vie privée.