Le clipping sur TikTok et Instagram : entre opportunité et dérive illégale

Le créateur de contenus, chanteur et producteur Le Motif (Olivier Lesnicki de son vrai nom, le compagnon d'Oceane Amsler mais aussi le frère de Shay) a récemment lancé Clip.farm, une plateforme visant à rémunérer les clippers. Cette initiative intervient alors qu’une pratique controversée, le clipping, prend de l’ampleur sur TikTok et Instagram. Stratégies s’est penché sur cette tendance et ses implications légales.

Clip.farm : une initiative pour valoriser le clipping

Dans une vidéo Instagram publiée le 12 janvier, Le Motif met en avant l’essor du clipping sous une publication de MrBeast, créateur mondialement connu. Sa réponse à ce phénomène est Clip.farm, une plateforme où les créateurs de contenus peuvent uploader leurs vidéos dans l’espoir d’être « clippés » et ainsi gagner en visibilité.

Le principe est simple : si un clip atteint 10 000 vues en 24 heures, son clipper est rémunéré proportionnellement à son succès. La seule condition est que le créateur soit véritablement l’auteur du contenu partagé.

 

 

 

 

 

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Le clipping : une pratique en plein essor, mais controversée

Le clipping consiste à capturer et republier du contenu provenant d’un autre créateur, souvent sans son autorisation. Si cette technique existe depuis longtemps, elle connaît un regain de popularité avec TikTok et Instagram. De nombreux comptes spécialisés se développent, repostant des extraits de vidéos virales sans accord des ayants droit.

Face à cette prolifération, les plateformes ont mis en place des outils de protection. YouTube dispose de Content ID depuis 2007, permettant aux ayants droit de signaler des violations et de gérer leurs contenus. Entre juillet et décembre 2022, plus de 800 millions de revendications ont été effectuées via cet outil, représentant 99 % des actions pour atteinte aux droits d’auteur sur la plateforme. Facebook et Instagram disposent également d’un système similaire via Meta Business Suite.

TikTok, de son côté, affirme respecter les droits de propriété intellectuelle et mettre en place des mesures contre les infractions, comme la suppression de contenus ou la suspension de comptes. Toutefois, ces engagements contrastent souvent avec la réalité observée sur ces plateformes, où le clipping illégal prospère.

Les enjeux juridiques du clipping

D’un point de vue légal, le clipping pose de nombreuses questions. En France, la publication d’un extrait vidéo sans autorisation peut être considérée comme une violation des droits d’auteur, exposant les contrevenants à des sanctions.

Maître Molina, avocat au barreau de Paris et spécialiste de l’influence et de la création digitale au sein du cabinet Influxio Avocat, souligne que les créateurs dont le contenu est réutilisé sans leur consentement peuvent exiger son retrait et engager des poursuites pour contrefaçon. Les sanctions peuvent inclure des amendes et la suppression des comptes incriminés.

Un avenir encadré pour le clipping ?

Le lancement de Clip.farm par Le Motif représente une tentative de régulariser et de monétiser une pratique largement répandue. En imposant des règles claires et en garantissant une rémunération aux clippers, la plateforme pourrait contribuer à une meilleure reconnaissance de cette activité.

Cependant, tant que des plateformes comme TikTok et Instagram ne renforceront pas leurs mesures de contrôle, le clipping illégal continuera de prospérer, posant des défis aux créateurs de contenus soucieux de protéger leurs œuvres. L’avenir du clipping dépendra donc de l’évolution des pratiques et des législations en matière de droits numériques.