Le politiquement correct : nouvelle censure du 21ème siècle ?

Le 27 novembre, le Belgian Communication Summit (BeCom) de C2, l'association des spécialistes de la communication en Belgique, a eu lieu à ING à Bruxelles. Nous vous invitons à ce sujet de découvrir le beau reportage réalisé par MediaSpecs. Quant à nous, nous allons plus en détail sur les recherches de Grégory Piet et Sien Vanderlinden d'Auxipress. Le concept de politiquement correct était au cœur de ce sommet : le politiquement correct sera-t-il (ou est-il) la forme de censure du XXIe siècle ? Cela a donné lieu à un débat intéressant entre Johan Vandepoel (ACC), Piet Moons (JEP), Georges-Louis Bouchez (MR), Dominique Michel (Comeos), Eveline De Ridder (Whyte) et Hans Vandendriessche (Belga/Gopress). Quoi qu'il en soit, c'est un sujet fascinant et d'actualité et ce fut un régal pour les personnes présentes.  Pour cette recherche, dont nous vous offrons également le lien vers le rapport complet, Auxipress a utilisé 4.500 articles publiés dans les médias belges pour la période allant de 2016 à 2018.
Une première observation est que les débats sur le politiquement (in)correct se déroulent principalement dans les secteurs politique (environ 33% des débats), social, médiatique et artistique. Et les acteurs les plus importants dans ces débats sont les femmes (le phénomène #metoo n'est peut-être pas étranger à cet aspect) et les politiciens. Et il n'est pas surprenant que les thèmes abordés portent souvent sur l'identité au sens large du terme (religion, Europe, racisme, culture, droits et libertés,...). En ce qui concerne le politiquement (in)correct, il s'agit apparemment principalement de racisme, de migration et de religion.

Et puis, il y a des différences systémiques entre les médias néerlandophones et francophones. En Belgique francophone, les commentaires sur le politiquement correct sont primordiaux ; en Belgique néerlandophone, les débats controversés sont plus fréquents. Une autre façon de traiter les faits et les opinions..... Il n'est guère surprenant que les chercheurs aient découvert que Theo Francken est l'homme politique dont le nom est le plus visible lorsque l'on parle de politiquement correct et (in)correct. Cependant, l'homme politique au profil médiatique le plus politiquement incorrect est Filip Dewinter (avec Tom Vangrieken, président du parti Vlaams Belang, en deuxième position, bien que Jean-Marie Dedecker soit aussi mentionné). Du côté francophone, Mischaël Modrikamen est en tête de liste.
Parmi les artistes, Urbanus (NL) et Damso sont les personnes les plus controversées. Mais même les marques n'échappent pas aux débats surle politiquement correct, comme le designer Marc Jacobs et le jeu 'Settlers of Catan', entre autres, ont pu le constater. Et des marques comme Asos, Google, Pokémon Go et McLaren, pour ne citer que quatre marques très différentes, ont adapté toutes leurs communications à la lumière du politiquement correct.