Les audiences radio du CIM font à nouveau débat ?

C’est lors de la conférence de presse de La Première, ce matin, à la RTBF que Francis Goffin a soulevé un lièvre. Sans remettre en cause les chiffres et la méthodologie des audiences de la dernière vague du CIM, le patron des radios publiques aimerait que ces résultats intègrent les autres médias - en plus de la consommation radio « pure ».

Ainsi, selon les données CIM Web et celles de fréquentations des plateformes numériques de la RTBF, La Première progresse de façon surprenante : +20% de fréquentation du site web de la station par rapport à 2015 et +77% de consommation sur Auvio ou via le player « Ma Radio.be ». Enfin, le podcast aussi fait un bond extraordinaire à +78%. Des chiffres qui poussent la direction de La Première à prendre de plus belle le virage numérique en devenant un "média à 360°" et plus seulement une radio que l’on écoute exclusivement sur la FM.

Le problème réside dans les chiffres donnés par le CIM jeudi dernier, ceux-ci ne représentent que ce que les personnes sondées écoutent à la radio. C’est un calcul qui se base sur du déclaratif, à l’inverse de la télévision ou le web où la « sanction » est instantanée puisque l’audience prend en compte ce que le téléspectateur ou l’internaute regarde/écoute en temps réel.

Cet essor du web est valable aussi pour Pure FM, dont les vidéos et les podcasts cartonnent chez les jeunes. Mais ces efforts ne se ressentent pas dans les chiffres publiés par le CIM. Ces changements d'habitudes de consommation se font beaucoup moins ressentir chez VivaCité et Classic 21.

Francis Goffin reste prudent tout en acceptant la méthodologie du CIM et les résultats qui en découlent. Il souhaiterait simplement que le calcul évolue avec les habitudes du public. Le patron des radios souhaiterait que l’on passe à une étude et une vague « plurimédias ».

Une idée que Francis Goffin a soufflé à l’oreille de la régie publicitaire, RMB, mais qui ne devrait pas aboutir avant la fin de la décennie (au moins !) sauf si d’autres radios prolixes sur la Toile, lui emboitent le pas.