Les réseaux sociaux : "Pas de contrôle, pas d'argent"

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L'opportunisme ou un tournant dans la politique publicitaire des grandes multinationales ? On ne peut l'ignorer : après Unilever, Ben Jerry's (une marque d'Unilever), Levi's, Patagonia, Mozilla, The North Face et Honda, entre autres... Coca-Cola va également cesser temporairement de faire de la publicité sur un certain nombre de réseaux sociaux - en premier lieu Facebook (et Instagram) et aussi Twitter. Les annonceurs se joindront à la campagne #StopHateforProfit. Cette campagne veut encourager les réseaux sociaux à repousser avec plus d'insistance et certainement plus d'enthousiasme les messages racistes et haineux. Les initiateurs - des organisations américaines de défense des droits civiques - veulent s'en prendre à Facebook là où ça fait mal : le portefeuille. Entre-temps, Mark Zuckerberg a annoncé que sa société voulait prendre des mesures, mais le cours de l'action était déjà (temporairement ?) en chute libre. Ainsi, outre les annonceurs, les investisseurs donnent aussi un carton jaune à Facebook. Les gouvernements nationaux veulent également rendre les réseaux sociaux un peu plus éthiques et fiscaux, comme en témoignent les initiatives de la Commission européenne et de divers gouvernements, notamment en Flandre.

Fake news, haine et racisme

Pourquoi cette campagne #StopHateforProfit ? Les organisations civiques américaines reprochent à Facebook, entre autres, de ne pas supprimer les messages appelant à la violence contre Black Lives Matter. Le message a également pénétré dans notre pays : "Les annonceurs et les agences sont très préoccupés par la diffusion des fake news et de contenus qui incitent à la haine et au racisme sur les plateformes en ligne", a déclaré Chris Van Rey, CEO de l'UBA. "Ils estiment qu'il faut faire beaucoup plus pour réduire la quantité de contenus nuisibles et qui divisent."

En collaboration avec la fédération mondiale des annonceurs FMA, l'UBA exhorte toutes les plateformes à lutter contre la propagation de la haine, du racisme, de la violence, de la discrimination et des informations trompeuses : "Les plateformes en ligne et le secteur de la publicité au sens large sont responsables de la création d'un environnement médiatique en ligne plus sûr et plus équitable pour tous. Pour ce faire, l'UBA a demandé à Facebook d'assurer la transparence et la clarté du contrôle du contenu, une plus grande cohérence dans l'application de cette politique, ainsi qu'une évolution et un dialogue avec les parties prenantes externes afin de garantir que cette politique est équitable et adaptée à son objectif dans un contexte en constante évolution". L'UBA a déjà invité Facebook pour une discussion plus approfondie sur ce sujet.