Roularta en 2020 : les lecteurs sont de plus en plus importants pour les ventes

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La Covid-19 a eu un double effet sur les médias et sur Roularta. D’une part, le marché des lecteurs a connu une belle croissance, avec une hausse des abonnements. Le secteur a d’emblée été jugé "essentiel" par les autorités, les points de vente sont restés ouverts et la demande d’informations de qualité était élevée. D’autre part, il y a eu dans les premiers temps un effet négatif sur les revenus publicitaires, mais ceux-ci se sont redressés au second semestre, bien que le chiffre d’affaires soit resté inférieur au niveau de 2019.

Le Conseil d’Administration proposera à l’Assemblée Générale de distribuer sur l’ensemble de l’exercice 2020 un dividende brut de 1,00 € par action. En 2020, le dividende sur l’exercice 2019 de 0,50 € a été passé en raison des incertitudes concernant la crise du coronavirus. Notre focus sur des médias de qualité et une stratégie d’abonnement poussée, notamment via les canaux numériques, se sont traduits par une hausse sensible des revenus d’abonnements (+7,4 millions € en 2020 par rapport à 2019, soit +10,3 %). Les Magazine Brands représentent en 2020 64 % du chiffre d’affaires total, contre 58 % l’année précédente. La part des Local Media baisse à 16 %, contre 22 % l’année précédente. Les activités d’imprimerie pour compte de tiers demeurent en ligne avec l’année précédente : environ 14 % du chiffre d’affaires total. Logiquement, les revenus des événements et des voyages des lecteurs ont été très faibles. Les revenus publicitaires, tous segments confondus, affichent 36 % du chiffre d’affaires total en 2020, contre 42 % en 2019. Grâce au déconfinement partiel à l’automne, la baisse du chiffre d’affaires du premier semestre (-18,5 % par rapport au premier semestre 2019) a été ramenée à - 13,4 % pour l’ensemble de l’exercice, comparé à 2019. Le chiffre d’affaires total du groupe se chiffre à 256,3 millions € en 2020.

La marge brute augmente à 82,4 %, contre 79,6 % en 2019, grâce surtout à une baisse du prix du papier. La gestion rigoureuse des coûts, tant au niveau des services et biens divers (-9,4 millions €) qu’au niveau du personnel (-8,0 millions €, notamment grâce au recours au régime du chômage temporaire), a permis de stabiliser la marge EBITDA à 7,6 %. À l’imprimerie, les activités ont été poursuivies quasi normalement grâce à l’engagement des collaborateurs. La mise en service de la nouvelle rotative Lithoman en novembre 2020 s’est déroulée sans heurts.

Après les reprises réalisées avec succès au cours des dernières années – notamment Landleven, Femmes d’Aujourd’hui, Libelle, Gaël, Feeling, Flair, Sterck –, l’intégration de Plus Magazine Belgique dans Roularta Media Group début 2020 n’a posé aucun problème et a contribué immédiatement à l’EBITDA du groupe.

Comme avant la publication de ses rapports annuel 2019 et semestriel 2020, le groupe a procédé à un stress test Covid-19 qui permet de conclure que la continuité d’exploitation est assurée. Même sans lignes de crédit, le groupe dispose de suffisamment de liquidités après l’application du stress test. Un test de dépréciation a été effectué sur toutes les marques qui affichent une valeur au bilan. Par ailleurs, de nombreuses marques du groupe, comme Knack, Trends/Tendances, De Zondag…, ne figurent pas au bilan. Toutes les marques de Roularta ont une durée de vie déterminée ; par conséquent, 5,0 millions € d’amortissements ont été appliqués aux résultats, soit 3,7 millions € au volet "Amortissements sur immobilisations corporelles et incorporelles" et 1,3 million € au volet "Part dans le résultat d’entreprises liées et coentreprise".

L’EBITDA affiche 19,5 millions €, dont 17,4 millions € pour les activités intégralement consolidées et 2,1 millions € pour les coentreprises (leur résultat net est exprimé par mise en équivalence).

Mediafin (50 % Roularta – De Tijd/L’Echo) affiche également par rapport à l’année précédente une nette hausse des revenus issus du marché des lecteurs et un repli des revenus publicitaires, suite à la crise sanitaire. Le chiffre d’affaires total de Mediafin n’a baissé que de 2,6 % par rapport à 2019. L’EBITDA autonome de 11,1 millions € et le résultat net de 4,4 millions € sont eux aussi quasiment en ligne avec ceux de 2019. Après les amortissements effectués pour les marques De Tijd, L’Echo, Comfi, BeReal & BePublic, le résultat net à 50 % s’élève à 1,0 million €, le montant repris dans l’EBITDA de Roularta Media Group. Cette année, aucun dividende n’a été distribué à Roularta (contre 3,5 millions € l’année précédente).

Roularta n’est pas endettée et affiche fin 2020 une position nette de liquidités de 85,9 millions €, contre 95,9 millions l’année précédente. Le groupe a réalisé un cash-flow opérationnel net de 16,7 millions €, mais a beaucoup investi dans la nouvelle rotative (9,1 millions €) et dans du logiciel propre (3,8 millions €), surtout dans la numérisation. De plus, un rachat d’actions propres pour 11,4 millions € a été effectué au quatrième trimestre 2020.

En 2020, l’année de la Covid, Roularta enregistre un résultat global positif, avec environ 2/3 de ses revenus provenant du marché des lecteurs B2C (abonnements, ventes au numéro et diversification) et des activités d’impression pour compte de tiers, et environ 1/3 du marché publicitaire B2B. Il fut un temps où ce rapport était inversé. Au cours des dernières années – et le mouvement s’est encore accéléré sous l’effet de la crise sanitaire –, le groupe multimédia s’est profondément transformé à deux égards : la structure de ses revenus et la numérisation.

Roularta doit sa croissance initiale aux médias locaux tels que KW Krant van West-Vlaanderen, De Streekkrant, Steps et De Zondag. Seul le Krant van West-Vlaanderen tire la plus grande part de ses revenus du marché des lecteurs (70 %, contre 30 % pour le marché publicitaire). Les autres titres sont diffusés gratuitement et vivent pratiquement à 100 % du marché publicitaire. Durant 30 ans, Roularta a été un acteur important sur le marché de la radio et de la télévision, un autre secteur générateur de publicité. De même que la chaîne TV d’affaires Canal Z/Kanaal Z (100 % Roularta) est financée par le marketing de contenu, les partenariats, les webinaires et les coproductions avec les annonceurs. Roularta était dès lors fort dépendant du monde publicitaire. Au cours des 10 dernières années, cette dépendance a diminué progressivement. Aujourd’hui, après la vente de la participation dans Medialaan, la publicité ne représente plus que 36 % des revenus du groupe. Le portefeuille de magazines, qui, jusqu’il y a quelques années, enregistrait davantage de revenus publicitaires que de revenus du marché des lecteurs, a connu une évolution énorme : d’une part suite à l’ajout de titres féminins importants comme Femmes d’Aujourd’hui/Libelle, Flair (F/N) et Gaël/Feeling, et d’autre part du fait de la croissance vigoureuse des revenus de lecteurs à l’heure de la crise sanitaire, avec une augmentation des abonnements. Dans le même temps, les revenus publicitaires affichent depuis plusieurs années une tendance à la baisse suite à l’arrivée des acteurs mondiaux sur les réseaux sociaux. Tant pour les magazines news belges Le Vif/Knack, Trends/Tendances (F/N) et Sportmagazine (F/N) que pour les titres féminins, la proportion est désormais de 75 % et 80 % respectivement, à l’avantage du marché des consommateurs. 

La seconde grande évolution concerne la numérisation. Pour Roularta également, les revenus numériques commencent progressivement à gagner en importance et représentent aujourd’hui plus de 20 % des revenus publicitaires des magazines. En ce qui concerne le marché des lecteurs, le chiffre d’affaires est en réalité une combinaison entre médias imprimés et numériques. Les lecteurs des magazines news optent en masse (plus de 95 %) pour la formule hybride : ils lisent chaque semaine leur magazine d’actualité favori sur papier et reçoivent chez eux un ensemble de publications à lire. Par ailleurs, ils ont également accès aux versions numériques des 6 magazines news belges et se tiennent au courant, tous les jours et à toute heure, de l’actualité intéressante grâce au site web global des six rédactions. Roularta lancera en 2021 une "app Roularta" unique qui permettra notamment de lire en toute facilité les versions numériques des six magazines news sur smartphone, tablette ou PC. Un "domaine Roularta" unique facilitera encore plus l’accès à toutes les informations du site web global des rédactions news. À ce jour, les lecteurs/lectrices des magazines féminins ont accès gratuitement à tous les sites web pratiques du groupe, ce qui représente 3,6 millions d’"utilisateurs réels" par mois, dont un nombre croissant s’inscrivent. L’intention est d’augmenter la part des inscriptions à plus de 60 % avant de lancer progressivement un modèle payant à des tarifs très intéressants.