Save the date : Cost, Carpe diem

Agenda / News

costUne éblouissante expo fleuve d’où l’on ne peut ressortir que groggy. La littérature russe et ses géants explique-t-elle pourquoi Constantin Sunnerberg est à l’origine d’une œuvre picturale aussi prolifique, homogène et bien sûr toujours en devenir. Où est-ce parce que Cost est un lecteur boulimique lui-même, nourri aux grandes sagas héroïques.
Toujours est-il que cette deuxième exposition de Cost, treize ans après que la Maison de l’image ne l’accueille en 2005, nous dévoile l’ œuvre d’un créateur universel. Elle nous montre aussi le chemin parcouru pendant ces années de maturation particulièrement prodigues en œuvres de qualité. Les illustrateurs sont aujourd’hui convertis à la palette digitale déployant ainsi une variété d’harmonies subtiles et inattendues en même temps qu’une paradoxale uniformité des atmosphères. Cost par contre est resté fidèle aux pastels qui confèrent à son monde ce cachet d’une rare élégance. Cost aime-t-il le contre-courant ? Certainement pas, d’ailleurs, ne préfigure-t-il pas ce que sera la prochaine vague de passion pour l’image, une vague qui suivra celle de la BD. L’avenir nous le dira. Mais l’on voit déjà que l’illustration est à la BD ce que la photo est au cinéma. Un arrêt sur image qui saisit le meilleur du flux pictural.
peinturesCost s’exprime à travers le dessin de presse qui n’est autre qu’une œuvre d’art à la fonction utile, un peu comme le portrait du moyen-âge quand Jean Fouquet immortalisait pour les générations à venir le physique indolent de Charles VII. Il s’exprime aussi dans ce qu’on appelle d’une manière un peu désuète : l’illustration du livre où il n’y fera jamais moins qu’une œuvre dans l’œuvre. Cost n’est jamais là où on l’attendait. Ses idées ne sont jamais la traduction d’une évidence, il y a toujours une part d’inattendu dans la poésie de ses images, en fait, son œuvre est comme lui : en dehors des chemins balisés. Perplexe, ironique, incontrôlable, faussement naïf, avec toujours un sens caché derrière une réalité tronquée. Pour Cost, la vérité n’existe pas et comme il a décidé une fois pour toute de se moquer de tout, il ne peut que déranger. Par contre, je ne dévoile pas de secret en constatant que Cost engrange les prix de tous les concours auquel il participe dans le monde. Signe éclairant de l’universalité de son œuvre. Rendez-vous est pris à partir du 15 mars à la Maison de l'image.