Un scandale nommé Sotchi

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Oui, je suis scandalisé par le choix hypocrite de Sotchi par le CIO. Et par le peu de protestations de la plupart des leaders politiques de la planète face à l’indéniable violation des droits de l’homme en Russie. Rien de neuf sous le soleil, à vrai dire. Sotchi est l’exemple même de tout ce que l’homme est capable au nom du pouvoir, de la richesse et du prestige.

Mais ce qui me surprend le plus, c’est le choix des sponsors des Jeux. Car en les parrainant, ils font comprendre implicitement que leur motivation relève principalement de la logique économique plutôt que de la logique humanitaire. Tant P&G que McDonald’s et Visa caressent Poutine dans le sens du poil pour s’assurer l’accès au marché russe.

Comment se fait-il que les dirigeants de ces multinationales soient restés sourds à tout ce qui se passe dans la société et au phénomène des réseaux sociaux? En privilégiant leurs intérêts sur le marché russe, bon nombre de ces sponsors perdent la sympathie et la réputation dont ils jouissaient auprès des consommateurs dans la partie du monde où les droits de l’homme sont considérés comme un droit acquis fondamental. En parrainant les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi, ils avalisent aussi de façon implicite la dictature de Poutine. Quel Occidental est encore assez naïf pour croire qu’ils se préoccupent uniquement de sport? Coca-Cola et McDonald’s – pour ne citer que deux exemples – ont été pris à parti dans les réseaux sociaux ces dernières semaines. Leur absence de réaction à ces protestations revient à plaider coupable et à s’aliéner une grande partie de la population.

Toutes les marques, les associations et les instances qui se sont mobilisées pour dénoncer les Jeux d’hiver, le CIO et la politique de Poutine n’en souffriront probablement pas. Ceci dit, il faut pas mal de courage pour exprimer son opinion sur la place publique. Je tiens à dire que ma sympathie pour Google – au départ assez faible pour quantité de raisons – est remontée de plus d’un cran. Pour une fois, le géant américain a fait preuve de témérité! En mettant le logo de sa page de recherche aux couleurs du drapeau arc-en-ciel pour l’ouverture des Jeux et en le complétant par un extrait de la Charte olympique selon laquelle chaque individu a la possibilité de faire du sport sans discrimination d’aucune sorte, Google a fait clairement savoir ce qu’il pense des lois anti-homosexuelles de Poutine. Malgré le fait qu’il est actif en Russie. Chapeau!

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Mark Anthierens
Chief editor
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