Speedtalk@home avec Patrick Van Dijck (Brightfish)

Communication / News

Et voici l'interview vidéo du jour ! Après Denis Masquelier, Philippe Belpaire, Baudouin Van de Berg, Bart Demeulenaere, Yves Gérard, Wim Jansen, Henry Visart, Saskia Schatteman ,Thierry Hugot, Bart Decoster, Michel Mabille et Michel Dupont, PUB poursuit sa tournée des patrons de régie en rendant visite à Patrick Van Dijck de Brightfish. À son tour de répondre à nos questions.

  • Comment vos médias gèrent-ils cette crise covid-19 ?

Comme beaucoup d'entreprises, je pense, par étapes. Dans un premier temps, nous avons principalement engagé un dialogue avec nos clients pour leur expliquer la situation, ce sont des circonstances exceptionnelles, c'est donc ainsi que nous allons traiter la question. C'était un moment assez intense car nous n'avions pas beaucoup d'informations. Combien de temps cela va-t-il prendre, quelles en seront les conséquences ? Et cela s'est finalement bien passé. Je pense qu'il est également gratifiant qu'à un certain moment, les clients vous accordent leur confiance et vous disent : nous comptons trouver une solution. Je pense aussi que c'est parce que tout le monde est un peu dans le même bateau, pour ainsi dire. À un certain moment, il faut pouvoir se faire confiance d'une manière ou d'une autre.

La deuxième étape a été le mode pause : notre planning, nos booking étaient clos... Il n'y avait pas de date de réouverture des cinémas, donc c'était un moment de réflexion pour chacun de nous. Nous l'avons appelé "cinema strikes back" en interne... Avec nos 28 employés, nous avons réfléchi à ce que nous allons faire lorsque les cinémas rouvriront. C'était en fait une initiative qui était nécessaire au sein de l'organisation. Et c'est une phase intéressante car beaucoup d'idées émergent. Cela ne devrait pas prendre trop de temps entre le moment où l'on a une idée et celui où on la met en œuvre. Et j'espère que nous pourrons y arriver et que nous pourrons revenir sur le marché rapidement avec nos propositions créatives.

  • Expliquez-nous votre politique commerciale en quelques mots?

Dans la première phase, il s'agissait surtout de la situation exceptionnelle dans laquelle nous nous trouvions et dont nous devions tenir compte. C'est derrière nous maintenant.
Je pense que la politique des mois à venir repose sur deux piliers : le premier est que nous devons réduire et éviter le risque pour les clients d’intervenir autant que possible. Parce qu'ils vont eux aussi se trouver dans une situation exceptionnelle.
Deuxièmement, je pense, est que nous devrons penser encore plus avec les clients en termes de créativité. Que nous pouvons faire une différence en tant que régie, en tant que média, en cette période exceptionnelle de pénurie et que nous cherchons maintenant à « comment communiquer ? ». L’accent sera mis sur ces deux piliers au cours de la période à venir.

  • Après la période de quarantaine, allez-vous privilégier le télétravail?

Nous télétravaillions déjà chez Brightfish, allons-nous en faire plus à l'avenir ? Absolument ! Je pense que c'est une conclusion que tout le monde tire. Là encore, il faudra trouver un équilibre entre l'interaction sociale, l'informel, le physique et l'efficacité, que nous avons pu constater grâce au télétravail. J’ai toujours aimé tout ce qui ressemblait à des appels Skype et à des conf call, qui prenaient toujours beaucoup de temps... J'ai maintenant aussi remarqué qu'une conférence téléphonique avec trois ou quatre membres d'une équipe qui dure une demi-heure, qui est préparée, peut en fait faire gagner énormément de temps à tout le monde. Je pense donc que nous allons tous opter pour une nouvelle forme d'interaction, qui s'étendra probablement aussi à nos clients et prospects. Là où nous, les annonceurs et les agences de presse, étions heureux avec une participation de 20 à 25 personnes dans la salle de réunion, il faudra un certain temps avant que nous puissions retrouver cette satisfaction. Nous allons donc devoir travailler sur une autre forme de présentation et de transmission de l'information.

D'autre part... Un autre aspect du télétravail est bien sûr tout ce qui a trait à la mobilité. Alors que j'ai toujours beaucoup encouragé l'utilisation des transports publics au sein de notre organisation, je me demande également si nous pouvons encore le faire de la même manière. Certainement dans une première phase... Ne devons-nous pas envisager une nouvelle forme ? Je pense que ce sera un défi pour tout le monde, mais pas moins intéressant.

  • Qu'allez-vous changer dans votre comportement personnel suite à cette crise ?

La dernière question est la plus difficile. Je n'ose pas vraiment me prononcer sur mon comportement personnel pour le moment. Je pense que nous avons tous du mal à estimer l'impact de ce qui nous est arrivé. Les choses vont-elles changer ? Allons-nous traiter certaines choses différemment ? J'en suis absolument certain. Nous avons également pris conscience de certaines choses, je pense. Peut-être sommes-nous devenus plus conscients de choses que nous considérions auparavant comme très normales, alors oui... mais il est encore tôt pour le savoir. J'ai également arrêté de lire des articles qui disent "10 things that will change" etc... dans toutes sortes de domaines. Tout le monde lit assez à ce sujet... Alors non, je n'ose pas répondre à cette question, mais je sais que les choses vont changer, et je vous souhaite la même chose.